Suite de notre série de reportages dans le nord du Mali. Dans les environs de la localité de Tessalit, des sites d’orpaillages sont pris d’assaut en dehors de toute règlementation de l’État malien. Alors les jihadistes imposent leur loi aux exploitants, aux vendeurs et acheteurs du métal jaune.
Avec notre envoyé spécial à Tessalit, Serge Daniel
Parmi les exploitants, il y a des locaux, mais certains viennent de loin. Du Soudan, du Burkina Faso, et d’autres pays africains. Selon les témoins, dans les environs de Tessalit, on les retrouve sur une quinzaine de site d’extraction et de traitement du métal jaune.
De gros moyens sont mobilisés par de petits investisseurs qui convoient dans cette partie du Mali : marteaux piqueurs, compresseurs et même des générateurs. Des enfants mineurs feraient partie des orpailleurs qui travaillent pour des personnes fortunées. Comme les adultes, ils ont des contrats, gagnent plutôt bien leur vie.
À environ 25 km de Tessalit, dans la petite localité d’Abanco, l’exploitation sauvage de mines d’or a changé le visage des lieux. Selon plusieurs sources, une ville est même sortie de terre. On y voit des restaurants, des boutiques, et même un centre de transfert d’argent.
L’an dernier malgré quelques éboulements, 25 kg d’or découvert d’un seul coup aurait fait le bonheur de plusieurs personnes. Notamment des jihadistes qui percevraient, selon des témoins une taxe, sur les opérations de vente. En tout cas, alors que rien ne se fait sans eux, tout se fait sans les services de l’État malien.
RFI