Plusieurs acteurs de la société civile malienne se sont retrouvés ce samedi dans le cadre d’un « café citoyen », organisé par l’Observatoire citoyen pour la gouvernance et la sécurité, pour réfléchir à la transition politique au Mali. Chercheurs pour la plupart, ils estiment qu’il y a une sur-focalisation du débat sur la durée et les acteurs de la transition au détriment de son contenu.
A Bamako, Baba Maiga
Plutôt que de focaliser les discussions sur la durée et les acteurs qui mettront en place la transition politique, l’énergie au cours des prochaines semaines devrait être consacrée quasi exclusivement à la question des réformes, donc des contenus, car pour le chercheur Ibrahim Maiga de l’Institut d’études de sécurité, il faut partir du contenu pour arriver au contenant. « La crise que traverse le Mali offre une opportunité de revisiter les institutions maliennes. On peut le faire dans le cadre d’un débat constitutionnel, qui permettrait aussi de toucher à certaines questions périphériques, comme la question de l’administration, la question du fonctionnement de l’État, des rapports entre l’État central et les régions, des rapports entre l’État et les citoyens… L’autre élément important, c’est la question de la réforme du système électoral, pour que les élections soient les plus crédibles, les plus transparentes et les plus justes. »
L’un des éléments qui fait également écho à la situation sur le terrain, c’est la question de la sécurité, selon le chercheur malien Bokar Sangaré. « La question de la réforme du secteur de la sécurité n’est pas réglée. Les réformes timides qui ont été entamées n’ont pas été achevées. Celles qui ont été entamées en 2014 n’ont pas débouché sur grand-chose, pour le moment. »
La plupart des intervenants lors de ces conversations citoyennes admettent que ce sont essentiellement ces chantiers majeurs qui devraient animer la transition au cours des prochains mois, avant de conclure sur la nécessité d’aller aussi vers une transition économique et sociale sur le long terme.
RFI