La consommation des stupéfiants fait partie des facteurs qui déclenchent ces pathologies. Accrocs à ces produits hallucinogènes, de nombreux jeunes basculent dans la folie. Sans une prise en charge par les centres spécialisés, ils errent dans la rue et peuvent parfois être très dangereux pour la population
De son balcon qui donne sur la rue, M. Diallo mate anxieusement un individu qui squatte depuis 4 jours la rue. Il est 5 heures du matin, l’heure à laquelle arrive chaque jour cet homme atteint dans ses facultés mentales.
Torse nu, peau crasseuse, l’homme arrive toujours en criant dans une langue que personne ne comprend si bien que le père de famille sursaute de son lit. Puis, comme rituellement avant de s’installer pour la journée, le déficient mental prend pour cible les murs des maisons voisines par des jets violents de pierres.
Cet acte exécuté avec une rare violence effraie les voisins, qui de l’intérieur de leurs maisons entendent les grosses pierres s’écraser contre leurs murs. C’est ce qui inquiète, ce père de famille de 44 ans, qui se demande que faire : appeler la police ou avec l’aide des voisins chasser ce dangereux personnage qui pourrait blesser quelqu’un.
À Bamako, il est fréquent de voir des malades mentaux flâner dans nos rues. Cela constitue-t-il un danger dans la cité ? Un motocycliste accompagné de sa femme s’arrête devant le pompiste d’une station à Attbougou 1.008 Logements. Pendant qu’il achète le carburant, un homme tout agité, à moitié nu, rode autour de la dame.
Il fait une gestuelle, marmonne un langage inaudible et essaie surtout de toucher la poitrine de la compagne du motocycliste.
L’homme ne manque pas de réagir pour dissuader le malade mental qui passe son chemin sans se retourner. Par la suite, le pompiste aussi en prend pour son grade parce que l’homme n’arrêtait pas de l’engueuler : «Qu’est-ce qui se passe ? Comment pouvez-vous laisser une personne de ce genre errer dans les parages ? De toute façon, la responsabilité de ses actes vous incombera».
Le pompiste pour sa défense assure que le fou n’était pas un habitué des lieux et qu’il devait sûrement être de passage.
PLUSIEURS SORTES DE MALADIES MENTALES- Il faut dire que Bamako est plein de malades mentaux qui errent toute la journée dans la rue. Quels sont les risques encourus par les citoyens avec autant de fous dans la nature ? Que faire si on a affaire à un malade mental chez soi ? Comment se prémunir d’une agressivité ? Pour répondre à ces questions, nous avons approché Seydou Fomba, major du service de psychiatrie du Centre hospitalo-universitaire (CHU) du Point G.
«La bonne santé est l’état de bien-être sur le plan physique, mental et moral. S’il y a une déchéance sur le plan mental, ce qu’il y a une maladie», explique Seydou Fomba. Selon lui, au Mali il y a plusieurs sortes de maladies mentales. Parmi lesquelles, on peut noter la bouffée délirante aiguë : c’est une maladie très fréquente chez nous et qui touche davantage les jeunes.
Elle se déclenche sans aucun signe apparent. D’un seul coup, l’individu devient fou, sans maîtrise. Ensuite, on a le cas de toxicomanie. Ceux qui consomment du chanvre indien ou sniffent de la cocaïne ou d’autres drogues, développent très souvent une défiance psychiatrique. La psychologie trilatérale est aussi une forme de folie qui se développe chez la femme enceinte pendant la grossesse ou suite à l’accouchement.
Source: Essor