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Mahamadou Issoufou, l’ami de la France, peut-il être réélu au Niger?

AUTOUR DU MONDE – Dimanche, le président nigérien sortant, Mahamadou Issoufou, brigue un nouveau mandat. L’intéressé assure qu’il peut l’emporter “dès le premier tour” de l’élection présidentielle.

 francois hollande mahamadou issoufou visite travail

Un “coup KO”. Voilà comment le président nigérien, Mahamadou Issoufou, 63 ans, élu en 2011, imagine sa réélection, lui qui brigue un second mandat dimanche. Surnommé “zaki” soit “le lion” en haoussa, l’ethnie majoritaire du Niger, ce poids lourd de la vie politique nigérienne – il fut notamment Premier ministre de 1993 à 1994 puis président du Parlement de 1995 à 1996 – s’est dit “confiant” sur le fait de l’emporter “dès le premier tour”, afin de poursuivre son programme “dans la continuité”. Un objectif que l’opposition estime “impossible”.

“Une opposition divisée et vieillissante”

Ingénieur des mines passé par le groupe français Areva, fin tacticien, Issoufou affronte dimanche 14 candidats, dont trois adversaires principaux : deux anciens Premiers ministres, Seïni Oumarou et Hama Amadou (incarcéré pour un trafic présumé de bébés) ainsi que Mahamane Ousmane, premier président démocratiquement élu (1993-1996). “Face à une opposition divisée et vieillissante, Mahamadou Issoufou a toutes les chances d’être réélu, observe Mathieu Pellerin, chercheur au programme Afrique de l’Institut français des relations internationales (Ifri). Il a lui-même réussi à la déstabiliser depuis 2013, par la nomination au gouvernement de certains opposants et par l’arrestation d’autres, particulièrement Hama Amadou. Mais le parti présidentiel craint que Seïni Oumarou parvienne au second tour et rassemble alors une opposition éparpillée.”

Reste une inconnue en l’absence de sondages : le choix des deux millions de primovotants. À la tête d’un pays miné par la pauvreté, une démographie galopante et la corruption, déstabilisé par la menace terroriste mais aussi par le réchauffement climatique, Issoufou a tenté de défendre, lors de son dernier meeting jeudi, son bilan : la construction de routes et de ponts, la création “de milliers d’emplois” et les “mesures prises pour que le Niger continue à être en sécurité”.

“Un environnement régional extrêmement fragile”

Un bilan “en demi-teinte”, estime Mathieu Pellerin, alors que deux millions de personnes, sur une population de 18 millions d’habitants, ont “besoin d’une assistance alimentaire en 2016 au Niger”, selon l’ONU. Et que le Niger, au cœur du dispositif militaire français anti-djihadiste Barkane, fait face aux infiltrations de groupes armés à ses frontières avec le Mali et la Libye et à d’incessantes attaques de Boko Haram lancées depuis le Nigeria. “Le pays est enserré dans un environnement régional extrêmement fragile, avec des dépenses consacrées à la défense qui ont grevé les autres postes, justifie le chercheur. Mais c’est ce contexte troublé qui a consolidé le pouvoir du président : il peut apparaître comme celui qui a empêché le Niger de sombrer, surtout vis-à-vis d’une communauté internationale qui ne jure par lui qu’à l’aune de ses résultats sécuritaires.”

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