Après la violente altercation entre les forces de l’ordre et une députée, dans la nuit de lundi à mardi, qui a abouti à la découverte de près de 240 millions d’ariarys (80 000 euros) dans le coffre de voiture de l’élue, les deux parties tentent de se justifier. La police affirme avoir interpellé l’élue en flagrant délit avec une forte somme dont provenance et destination sont douteuses. Les députés répliquent en ouvrant une enquête parlementaire ciblant l’exécutif pour «tentative de corruption».
Dans l’hémicycle, au lendemain de l’interpellation de la députée de l’opposition Lanta Rakotomanga, un groupe de parlementaires réplique. Le président de l’Assemblée nationale, Jean Max Rakotomamonjy, a d’abord condamné les évènements, jugeant que cet « acte odieux, perpétré à l’endroit d’un citoyen, d’un député, un élu du peuple innocent, s’apparente au terrorisme ».
De son côté, l’avocat de Lanta Rakotomanga, maître Sylvestre Razafimahefa, explique que les 240 millions d’ariarys retrouvés dans le coffre de sa cliente proviendraient de son parti, le Mapar d’Andry Rajoelina, en vue du financement de la campagne des municipales. « La provenance de l’argent, c’est de la caisse du Mapar. Ellle devait le distribuer aux candidat-maires pour des remboursements des cautions que les candidat-maires du Mapar ont versé à l’Etat ».
En plus de la défense de leur collègue, les députés tentent aussi de riposter. Une enquête parlementaire a été ouverte sur le retrait fin de mai de 17 milliards d’ariarys, soit 5,7 millions d’euros, de la Banque centrale. Les députés soupçonnent l’exécutif d’avoir utilisé cette somme pour tenter de corrompre des députés lors du vote de la destitution du président, il y a deux semaines.
Source: RFI