En 2018, la pneumonie a tué 13 000 enfants de moins de 5 ans au Mali. Ce chiffre funeste place le Mali parmi les 15 pays au monde ayant plus des décès suite à cette maladie respiratoire. Dans le monde, selon des Organisations internationales, la pneumonie a tué un enfant toutes les 39 secondes l’année dernière.
Le monde a célébré le ce 12 novembre, la Journée mondiale consacrée à la lutte contre la pneumonie. À cette occasion, six organisations internationales, regroupées au sein d’un collectif, s’inquiètent de l’évolution de la maladie. « La pneumonie a entraîné l’an dernier la mort de plus de 800 000 enfants de moins de 5 ans, soit un décès toutes les 39 secondes », alertent ces organisations ; dont Save the Children, dans leur communiqué conjoint. La majorité des victimes avait moins de 2 ans, précisent-elles.
Responsable de 15 % de décès des enfants, la lutte contre « cette épidémie oubliée » nécessite une action mondiale, indique le collectif, avant d’appeler à des actions urgentes.
« Cette épidémie mondiale oubliée nécessite une mobilisation internationale urgente. Des millions d’enfants meurent par manque de vaccins, d’antibiotiques abordables et d’oxygénothérapie régulière. La crise pneumonique est symptomatique de négligences et d’inégalités intenables dans l’accès aux soins », a déclaré, de son côté, le directeur général de Save the Children, Kevin Watkins.
La tueuse des enfants en 2018 a fait plus de ravages chez les enfants de moins de 5 ans que n’importe quelle autre maladie, affirment ces organisations. Cette maladie tue plus que le palu et la diarrhée réunis par an. Et les pays, les plus affectés, sont ceux en voie de développement. Le Nigeria (162 000), l’Inde (127 000), le Pakistan (58 000), la République démocratique du Congo (40 000) et l’Éthiopie (32 000) arrivent en tête des pays où le taux de mortalité dû à la pneumonie est plus élevé. Notre pays, le Mali, est classé parmi les États ayant le plus d’enfants tués par cette maladie. En effet, l’an dernier, le Mali a enregistré 13 000 cas de décès infantile lié à la pneumonie.
C’est choquant, pour le président-directeur général de Gavi, l’Alliance du Vaccin, Seth Berkley que cette maladie continue de tuer et soit toujours la première cause de mortalité infantile dans le monde.
« Nous avons fait d’importants progrès ces dix dernières années et des millions d’enfants des pays les plus défavorisés de la planète bénéficient aujourd’hui du vaccin antipneumococcique. Notamment grâce au soutien de Gavi, la couverture vaccinale contre les infections à pneumocoque dans les pays à faible revenu est désormais plus élevée que la moyenne mondiale, mais il nous reste encore des efforts à faire pour nous assurer que chaque enfant ait accès à ce vaccin qui sauve des vies », a indiqué M. Seth Berkley.
Outre le faible taux de vaccination contre la maladie dans certains pays, le collectif des organisations déplore également la maigre mobilisation financière en faveur de cette cause. En effet, seuls 3 % du total des dépenses mondiales de la recherche sur les maladies infectieuses est consacré à la pneumonie, et ce, alors même que la maladie explique 15 % de la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans.
Cependant, les six Organisations internationales exhortent les gouvernements des pays les plus touchés à établir et à mettre en œuvre des stratégies de contrôle de la pneumonie pour réduire la mortalité infantile due à cette maladie, ainsi qu’à améliorer l’accès aux soins de base dans le cadre d’une stratégie plus vaste de couverture santé universelle. De même, elles appellent les pays riches, les bailleurs de fonds internationaux et les entreprises du secteur privé à favoriser la couverture vaccinale en réduisant le coût des principaux vaccins et en assurant le réapprovisionnement de Gavi, l’Alliance du Vaccin, ainsi qu’à augmenter les fonds alloués à la recherche et à l’innovation pour éradiquer la pneumonie.
Par Sikou BAH