Dans un communiqué, daté du mardi 6 septembre, le Procureur général de la Cour Suprême, Mamoudou Timbo, indique que des personnes, propriétaires, poursuivies ou susceptibles d’être poursuivies pénalement, choisissent de mettre en vente sur le marché leurs biens immobiliers, dans l’espoir de les soustraire à des saisies judiciaires. Cependant, les acheteurs de tels biens s’exposent » aux mêmes poursuites pénales que les vendeurs indélicats « , menace le Procureur Timbo.
La justice malienne, dans sa lutte sans merci contre la corruption et la délinquance financière, a fait une nouvelle annonce relative à l’acquisition des biens des personnes, propriétaires, poursuivies ou susceptibles d’être poursuivies pénalement. Selon la Cour Suprême, les personnes mises en cause, choisissent de mettre en vente leurs biens immobiliers, notamment, dans l’espoir d’échapper à des saisies judiciaires.
» Dans un tel contexte, il nous est pleinement agréable d’attirer l’attention du public sur le risque encouru par les acquéreurs de tels biens, étant donné qu’en faire l’acquisition, en qualité d’acheteur, notamment, expose, très certainement, ceux-ci aux mêmes poursuites pénales que les vendeurs indélicats « , avertit le Procureur général. Mamoudou Timbo. Qui invite les populations à faire attention aux transactions proposées par des personnes impliquées ou susceptibles d’être impliquées dans des poursuites pénales, et de faire preuve de prudence et de vigilance.
Le phénomène de la corruption et de la délinquance financière a atteint des proportions très inquiétantes au Mali. De 2018 à décembre 2021, 1.462 dossiers de scandales financiers ont été ouverts, dont 690 ont été transmis à la justice, avait indiqué le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Mamadou Kassogué, lors d’une émission télé, en mai dernier. Les montants mis en cause s’élèvent à plus de 126 milliards de francs CFA.
Le ministre Kassogué avait indiqué que, de juin 2021 à mai 2022, 1.200 personnes ont été auditionnées par la seule Brigade Economique et Financière de Bamako, sur plus de 90 dossiers. A titre de remboursement des sommes détournées, la justice aurait versé 4,2 milliards de francs CFA et 15 milliards comme cautions.
Il avait également laissé entendre que les condamnations, qui ont été prononcées, et dont les montants n’avaient pas encore été recouvrés se chiffraient à environ 86,8 milliards de francs CFA.
Plus récemment, un ancien ministre du régime IBK, pour obtenir une liberté provisoire, a été contraint, après plusieurs mois de détention, de payer 30 millions de francs CFA, en plus de la saisie de sept titres fonciers par la justice.
Moussa Bilaly SIDIBE
Source: l’Indépendant