Le port obligatoire du masque dans les espaces publics, la prorogation jusqu’au 2 juin prochain de la fermeture des écoles primaires, secondaires et supérieures, et la levée du couvre-feu sur l’étendue du territoire national sont entre autres trois mesures phares préconisées par le Conseil National de Défense sur la pandémie du Covid-19 au Mali.
Ces mesures annoncées, le samedi dernier par le Premier ministre Dr Boubou Cissé, sont issues de la session extraordinaire du Conseil de Défense Nationale du vendredi 8 mai 2020, sur la Pandémie du COVID-19 dans notre pays. Le conseil a évalué le chemin parcouru depuis le 23 mars où les premiers cas de Coronavirus étaient officiellement déclarés
Eu égard au rapport du Conseil scientifique présenté au Conseil, le Premier ministre Boubou Cissé a fait comprendre que la pandémie sévit bel et bien à de degrés divers, pratiquement dans toutes les régions administratives au Mali. « Nous frôlons les 700 cas confirmés de Covid 19 avec plus de 2000 personnes-contacts suivis, un peu moins de 300 guérisons, et nous déplorons hélas 35 décès. Avec 88% des cas, le District de Bamako est l’épicentre de cette terrible pandémie. La tranche d’âge des 35-54 ans est la plus touchée avec près de 40% des cas d’infections. Cette catégorie est suivie par celle des 55 ans et plus avec un peu moins de 35%. Puis, vient la tranche d’âge des 15-34 ans qui représente 24% des personnes contaminées. Les hommes sont deux fois plus touchés que les femmes, aussi bien pour l’infection que pour la mortalité. Et la répartition des cas et des décès par semaine épidémiologique ne laisse la place à aucun doute : le coronavirus progresse chez nous à un rythme qui est à la mesure des défis », a indiqué le PM. Le premier des défis reste notre capacité à faire des tests.
Après évaluation du chemin parcouru et l’examen minutieux des corrections à apporter autant que des mesures à renforcer, le Conseil national de Défense a préconisé « le port obligatoire du masque dans les espaces publics, la prorogation jusqu’au 2 juin prochain de la fermeture des écoles primaires, secondaires et supérieures, et la levée du couvre-feu sur l’étendue du territoire national ».
Le Premier ministre a pris l’engagement que le Programme présidentiel « Un Malien, un masque » est en cours et sera une réalité tangible et vérifiable dans le plus proche avenir. « Pour que les masques puissent être disponibles sur place, nos tailleurs, nos artisans, nos militaires, qui sont déjà à l’œuvre, seront davantage sollicités. Le défi de produire des masques réutilisables ici au Mali, pays de coton et de créativité, sera relevé. Simultanément, le Gouvernement intensifiera le plaidoyer pour que le port du masque soit un réflexe partagé par tous. A cet effet, une stratégie de proximité sera mise en œuvre afin que chaque femme, chaque homme, chaque enfant de ce pays s’approprie le masque comme principale barrière contre la pandémie, comme moyen privilégié de se protéger et de protéger les autres», a promis Dr Cissé.
Le Chef du Gouvernement a aussi indiqué que sur les instructions du Président de la République, le Gouvernement redoublera d’efforts afin de tester toutes les personnes-contacts identifiées et de les prendre en charge au besoin. « Toutes les mesures sociales contenues dans l’adresse présidentielle du 10 avril seront entièrement mises en œuvre », a-t-il réitéré
Quant à l’Opération de distribution gratuite de vivres aux familles les plus démunies, elle est à l’œuvre dans le District et à Kayes, touchant 1.350 000 personnes pour 14 000 tonnes. L’objectif des 56 000 tonnes annoncées par le Chef de l’Etat sera réalisé dans les semaines qui suivent, avec là aussi, l’accompagnement de certains de nos partenaires comme la Banque mondiale et l’Agence française pour le Développement (AFD).
Dr Boubou Cissé a révélé que le Président français, Emmanuel Macron a annoncé une contribution financière de 3 milliards de francs CFA pour soutenir le Mali. Par ailleurs, l’apurement de la dette intérieure dont le montant s’élève à plus de 110 milliards de nos francs, commencera à partir de cette semaine, les mandats de 2019 s’élevant à un peu moins de 66 milliards FCFA contre près de 45 milliards pour ceux admis du 1er janvier au 30 avril 2020.
Cyril Adohoun
L’Observatoire