Le Capitaine bombardé Général semble, aujourd’hui, être sacrifié sur l’autel de la nouvelle entente entre IBK et ATT. Son procès, prévu pour le 13 janvier 2020, va-t-il permettre au Président de la République de le libérer pour se faire bonne conscience ? IBK n’a-t-il pas lâché ses amis et bienfaiteurs quand son homologue ivoirien Alassane Ouattara protège encore les siens ? Faudrait-il soutenir Haya et sa bande en dépit des gravissimes crimes qu’ils auraient commis ? Ne faudrait-il pas libérer Haya et ses co-accusés au nom de la réconciliation ?
La trahison en politique, loin d’être une tare, est plutôt une stratégie pour pouvoir atteindre ses objectifs. Sinon comment comprendre que le Président de la République IBK, qui au crépuscule de sa carrière politique, a eu un don du ciel, grâce au coup d’Etat, puisse être le bourreau de ses bienfaiteurs. Il a fallu un coup d’Etat contre ATT pour qu’IBK puisse devenir Président de la République. Celui qui est à la base de ce coup d’Etat se trouve aujourd’hui en prison avec d’autres compagnons pour des faits, certes graves, mais qui pourraient faire l’objet d’un traitement politique comme ce fut le cas en Côte d’Ivoire. Ce qui semble aberrant ce que le coup de massue donné à Haya vient de celui qui a bénéficié des retombées positives de son acte, à savoir IBK. Bon il pourra se dédouaner en se cachant derrière la justice et l’état de Droit, surtout qu’il aime scander cette célèbre rhétorique « Nul n’est au-dessus de la loi, comme nul n’est censé ignorer la loi ».
Il aura sans doute raison sous d’autres cieux car l’acte qui est celui du coup d’Etat est aussi gravissime, un acte imprescriptible selon la Constitution, pour qu’on ferme les yeux là-dessus. Donc un nouveau prétexte pour IBK de mettre Haya et consorts au Gnouf pour non seulement décourager d’autres officiers, sous-officiers et hommes de rang de tenter la même aventure. Rien que pour cet acte Haya et compagnie méritent une sanction exemplaire à la hauteur de leurs forfaits. Haya a-t-il été trahi par IBK ? La réponse pourrait être oui et non. Oui car en Afrique la justice étant sous ordre du pouvoir exécutif, son désidérata est un ordre à exécuter. Non car en bon démocrate et en Etat de droit les acteurs de tels crimes doivent subir la rigueur de la loi.
Par contre, ce qui s’apparente à de la trahison c’est sa si longue détention sans son procès, soit plus de six ans et surtout le fait qu’IBK a déroulé le tapis rouge devant ATT et lui encenser de tous les mots aimables.
Par ses propos et surtout les sollicitations vis-à-vis d’ATT, le Président de la République, semble totalement désavouer Amadou Haya Sanogo. Son procès prévu pour le 13 janvier 2020 sera probablement une occasion pour IBK, malgré tout de ne pas condamner Haya. Il pourrait même le libérer, quitte à dédommager les victimes et leurs parents. En attendant la fin du Procès et surtout la sentence, la lune de miel continue entre les deux frères ennemis d’hier.
En définitive, ATT fait aujourd’hui office de vice- Président de la République et dans les jours à venir il sera investi d’une mission, celle de trouver la solution à la crise au centre. Se disant disposer à faire tout ce qui est de son possible pour éteindre le feu au centre. Que pourrait espérer de mieux le Président IBK, qui après avoir tout essayé est bloqué
Youssouf Sissoko