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L’option d’une année blanche se précise : une nouvelle grève de 552 heures en gestation

L’année scolaire est fortement menacée. Le nouveau mot d’ordre de grève de 552 heures déposé par les syndicats des enseignants est annonciateur d’une année blanche pour l’école malienne.

A ce rythme, l’école malienne connaitra une autre année blanche dans son histoire. Le gouvernement, comme les syndicats, en désaccord sur trois points des doléances, restent figer sur leur position sans faire aucune concession de part et d’autre.

La prime de logement, la relecture du décret en lien avec les frais de correction et l’accès des enseignants fonctionnaires de collectivité territoriale aux services centraux de l’Etat sont les trois points de désaccords qui menacent l’année scolaire 2018-2019.

Les négociations entre le gouvernement et les syndicats des enseignants sont au point mort sur ces points. En effet, ils ne parviennent pas à trouver un consensus autour de ces points, malgré les interventions de la commission de la conciliation. La radicalisation des différentes parties sur leur position réduit de plus en plus les chances de sauver l’année scolaire en cours.

Pour dissiper cette situation, qui suscite depuis quelques semaines des manifestations et l’indignation des populations, des rencontres ont eu lieu entre la commission de conciliation et d’autres acteurs de la société pour trouver une solution définitive à cette situation de grève qui menace l’année scolaire 2018-2019. Des discussions qui se multiplient sans résultats ! Jusqu’à preuve du contraire, ces différentes prises de contacts n’ont toujours pas permis à la commission de conciliation d’atteindre son objectif, qui est de trouver une attente entre les différentes parties afin de permettre aux élèves de retourner dans les classes. Puisqu’aux dernières nouvelles, les syndicats des enseignants ont de nouveau déposé un préavis de grève 552heures. En mettant en exécution ce nouveau mot d’ordre de grève, la possibilité de sauver l’année scolaire en cours serait très mince.

Contrôle

Le blocage des négociations entre gouvernement et syndicats de l’éducation est d’ordre pécuniaire, expliquent des observateurs. Le premier affirme qu’il n’a pas de moyen pour prendre en charge les trois points de désaccords, le deuxième suppose qu’une question de moyen est prétexte et accuse de la mauvaise.

Pour trancher cette question, la commission de conciliation dispose d’un pouvoir de contrôle pour esquiver ce doute. “La commission de conciliation a les plus larges pouvoir pour s’informer de la situation économique des secteurs et de la situation des agents intéressés par le conflit”, autorise l’article 5 de la loi 87-47AN-RM, portant l’exercice du droit de grève dans les services publics.

Le même article 5, précise qu’elle peut procéder à toutes enquêtes et requérir des parties la production de tout document ou renseignement d’ordre économique, comptable, financier, statistique ou administratif susceptible de lui être utile pour l’accomplissement de sa mission. Le hic est que la commission de conciliation tarde toujours à mettre en pratique cette disposition. Pourtant, elle permettra de situer les grévistes par rapport à la situation économique du pays et de confirmer ou infirmer la thèse de difficultés de trésorerie évoquée par le gouvernement. Toute chose qui l’empêche de s’engager sur les trois points de désaccords, dit-on, pour justifier la lenteur dans la satisfaction des doléances des syndicats.

Youssouf Coulibaly

L’Indicateur du Renouveau

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