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L’opoposition – l’accord et les autorités intérimaires: flagrant délit de mensonge

En tentant et se plaisant de tout dépeindre en noir la gouvernance du Président Ibrahim Boubacar KEITA, et ce malgré les constats des progrès accomplis par la communauté internationale, l’Opposition républicaine et démocratique fait preuve incontestablement de mauvaise foi et surtout de myopie au point de se verser dans un flagrant délit de mensonge sur les questions de l’Accord de paix et des autorités intérimaires. Décryptage…

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Comme à son habitude, l’Opposition républicaine et démocratique a fait, samedi, à la Maison de presse, son show médiatique en versant sa bile sur le régime critiquant au passage le président de la République pour avoir ignoré ses cris de sirènes qui auraient dû éviter au pays de connaître la situation qu’il vit aujourd’hui.

Les griefs
Comme griefs et invectives à l’endroit du régime, les leaders de l’Opposition reprochent toute une gamme d’erreurs de casting du Gouvernement allant de la gestion chaotique du dossier du Nord en passant par la signature de l’Accord pour la paix sans l’implication « des forces vives de la Nation » ou encore du vote de la loi sur les autorités intérimaires qui contiendrait en son sein des germes de partition du Mali. En somme, Soumi et ses amis estiment que « l’immense campagne de sensibilisation organisée par le Gouvernement autour de l’accord n’a eu aucun effet bénéfique pour le pays ».
Au regard de toutes ces récriminations de l’Opposition, plusieurs remarques s’imposent.
La première remarque est que ses leaders, sauf atteints de myopie ou d’autisme, font preuve de mauvaise foi avérée lorsqu’ils avancent, dans un premier temps, que le processus qui a abouti à la signature de l’Accord de paix « n’a pas été inclusif ». Pourtant, l’on se souvient que lors de la seconde phase des pourparlers inter-maliens ouverte en septembre 2014 à Alger, même si les premiers jours ont connu quelques couacs ayant occasionné le report des travaux des commissions, ceux-ci ont pu commencer avec l’audition des sociétés civiles (celle invitée par le gouvernement et l’autre par les mouvements armés du nord du Mali). Une audition qui visait à prendre en compte les préoccupations de l’ensemble des segments de la nation. L’exercice étant d’ailleurs clôturé par des propositions de la société civile, qui ont été intégrées dans le document de l’Accord.
Soumi et ses amis font également preuve de mauvaise foi lorsqu’ils affirment que malgré « l’immense campagne de sensibilisation organisée par le Gouvernement autour de l’accord », celui-ci n’a eu « aucun effet bénéfique pour le pays ».

La mauvaise foi
Conclu le 15 mai et parachevé le 20 juin 2015 entre le gouvernement et les groupes armés (CMA et Plateforme), l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, ne saurait être, dans le contexte actuel où vit le pays, ni un panacée encore moins une potion magique qui doit résoudre en un clin d’œil, comme entend le faire croire, tous les problèmes auxquels le Mali est confronté.
Aussi, qui se verse depuis toujours dans une manipulation politicienne pour essayer de redorer son blason aux yeux d’une opinion qui connaît qui est qui dans ce pays, qui a fait quoi et qui est capable de quoi, se doit de reconnaître qu’une crise aussi complexe, dont les racines se plongent profondément dans le temps, ne peut être résolue par un simple coup de baguette magique.
Oui, dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation des difficultés il y en a eu, et des divergences, il y en aura. Ces difficultés réelles que l’objectivité ne peut occulter ont affecté et ont parfois retardé considérablement la mise en œuvre de cet accord indispensable à la stabilité et au retour de la paix ainsi que de la réconciliation dans notre pays.
On ne peut cependant réduire tout le processus de paix aux difficultés rencontrées dans la persistance de l’insécurité consécutive aux attaques de terrorisme dans le Nord et dans le centre de notre pays. Des actes dont même les pays les plus puissants sont victimes quotidiennement à l’image de la France avec l’attaque de Nice, la semaine dernière.
Voilà, pourquoi, en faisant croire que l’Accord n’a eu « aucun effet bénéfique pour le pays », se rend coupable d’unflagrant délit de mensonge. Ce d’autant plus qu’un an après sa signature, l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger connaît aussi des progrès tangibles. Certes, tout ne roule pas sur un rouleau, les défis restent énormes dans un contexte sécuritaire préoccupant, mais le climat politique d’ensemble n’a jamais été aussi favorable.

Les contrevérités
Un an après le parachèvement de l’Accord, il est heureux de constater que les hostilités ont cessé entre les forces armées maliennes et les mouvements signataires. Chaque partie, respectant le cessez-le-feu, participe à la diffusion des messages d’apaisement et de soutien à l’Accord, prônés régulièrement par les acteurs impliqués dans le processus.
Quelques incompréhensions ont pu se manifester entre les mouvements armés signataires qui sont parvenus à résoudre leurs différends au moyen des rencontres intra et intercommunautaires.
Aujourd’hui, la CMA et la Plateforme travaillent ensemble et conjuguent leurs efforts en faveur de la mise en œuvre de l’Accord, chose tout à fait inimaginable avant le 15 mai 2015. En effet, les frères ennemis d’hier, qu’il était même difficile d’imaginer assis à la même table de négociations, sont, aujourd’hui, mobilisés pour la cause de la paix et du développement qu’ils s’emploient ensemble à faire avancer. Les parties ont foi en l’Accord, revendiquent sa mise en œuvre rapide, et y œuvrent résolument car elles considèrent qu’il n’y a pas d’alternative à cet instrument pour la paix, la sécurité et le développement au Mali.
En témoigne aussi un compromis qui a finalement été trouvé, dimanche, par la CMA et la Plateforme, composée notamment des Touaregs du Gatia, après trois jours de négociation, sous l’égide du Premier ministre nigérien. Un consensus qui devrait enrayer l’escalade de la violence entre les deux groupes, en attendant la mise en place des autorités intérimaires et des patrouilles mixtes, conformément aux accords d’Alger.
Sur la même rubrique, c’est un autre de son de cloche, plus neutre et plus crédibles, qui apporte un cinglant démenti à tous ces griefs sur fond de dénonciation politique de l’opposition. Ces dénégations contraires ne sont autre que le dernier rapport du Secrétaire général de l’Organisation des Nations-Unies, Ban Ki-Moon, sur la situation dans notre pays qui constate que « le Mali a nettement progressé vers la stabilité », tout en saluant au passage le rôle moteur joué par le Président de la République, qui a réussi, au fil des ans, à maintenir un dialogue politique qui a permis d’avancer dans l’application des réformes politiques et institutionnelles.

Cinglant désaveu
Sur ce plan, une des satisfactions du chef de l’organisme onusien aura été le vote et la perspective de la mise en place des autorités intérimaires que l’opposition républicaine a dénoncé au cours de sa conférence de presse et a tenté par des voies judiciaires de l’empêcher à travers une saisine de la Cour constitutionnelle. En décidant de son propre chef de suspendre sa participation au cadre de concertations instauré par le ministre de l’Administration, et en boycottant le vote de la loi sur les autorités intérimaires, l’Opposition et ses responsables sont mal fondés pour critiquer le Gouvernement de ne pas les avoir associés dans le processus de prise de décision de ces organes de transitions. Et comme on le dit en Droit : « Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude ».
Plus qu’une réponse conjoncturelle, ce texte fait évoluer les dispositions actuelles du Code des collectivités territoriales relatives aux Délégations spéciales tout en permettant la mise en œuvre des mesures intérimaires consignées dans l’Accord pour la Paix et la réconciliation au Mali, en attendant l’installation des nouveaux Conseils des collectivités territoriales.
Par ailleurs, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations-Unies s’est réjoui du fait que le Gouvernement se montre déterminé à enrayer l’expansion de l’extrémisme violent et que, à cette fin, il a fait siennes les cinq priorités énoncées dans l’Initiative d’assistance intégrée pour la lutte antiterroriste pour le Mali, à savoir : le renforcement du Système judiciaire; la coordination des questions liées au terrorisme aux niveaux national et régional; la réforme du secteur de la sécurité; l’amélioration de la sécurité des frontières; et la prévention de l’extrémisme violent.
Voilà pourquoi il a encouragé le régime à poursuivre l’action qu’il mène pour élargir la couverture des services sociaux de base dans les régions du centre et du nord afin que les populations touchées par le conflit bénéficient des dividendes de la paix tant attendue.
A moins que les leaders de l’Opposition et le patron de l’organisme onusien n’ont pas la même lecture sur la situation dans notre pays ; Sinon il ne fait aucun doute que depuis le 20 juin 2015, un long chemin a été parcouru, grâce au travail sérieux et continu accompli des acteurs (malgré les obstacles rencontrés ici et là), lequel a été couronné par des progrès tangibles qui ont été enregistrés dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger.

Manipulation
Par ailleurs, en faisant croire que cet accord ne leur a jamais été expliqué, le maire de Gao ajoute également son grain de sel et contribue à accentuer un amalgame de mauvais goût pour la simple et unique raison que l’explication du texte a été faite dans sa propre ville par l’Etat et surtout la Minusma à travers sa Section des affaires civiles.
Enfin, cet autre responsable de l’Opposition et non moins président des FARE, soutient que le présent Accord de paix, tel qu’il a été conçu, ne peut pas être une réponse aux problèmes du Mali.
« Nous avons dit que cet accord ne traite pas les questions fondamentales, à savoir la question du terrorisme, du narco trafic, des données socioculturelles et intracommunautaires… », a déclaré l’ancien premier ministre, Modibo Sidibé. Une contrevérité qui trouve sa réponse au « Point IV » de l’Accord qui traite du redéploiement des Forces armées et de sécurité.
Dans ce chapitre, il est clairement indiqué que, dans les 60 jours suivant la signature de l’accord, le MOC, à travers la CTS, proposera à la Sous-commission Défense & Sécurité du Comité de Suivi de l’accord, un plan et calendrier détaillé de redéploiement des Forces armées et de sécurité reformées au Nord Mali. Et que ce plan et calendrier de redéploiement des forces armées et de sécurité reconstituées prendra en « compte les besoins de protection des populations et de sécurité intérieure, de défense de l’intégrité du territoire, de sécurisation des frontières et de lutte contre le terrorisme ».

Par Mohamed D. DIAWARA

 

Source: info-matin

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