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L’ombre de l’Etat islamique derrière l’attaque à Jakarta

Sept explosions ont touché un quartier d’affaires, faisant au moins deux victimes, dans la nuit de mercredi à jeudi. Cinq assaillants seraient morts.

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Au moins cinq terroristes ont attaqué ce jeudi le centre de Jakarta, la capitale indonésienne, aux alentours de 11 heures locales (5 heures du matin en France). Deux d’entre eux sont des kamikazes, trois autres ont été tués par les forces de police. Selon un bilan provisoire, les attaques auraient fait au moins deux victimes, dont un policier et un étranger, qui serait de nationalité canadienne. On dénombre également dix-sept blessés parmi lesquels un ressortissant Néerlandais.

«Il y a une forte suspicion que ce soit l’œuvre d’un groupe en Indonésie lié à l’Etat islamique. De ce que nous voyons aujourd’hui, ce groupe suit l’exemple des attentats de Paris», a déclaré à l’AFP un porte-parole de la police nationale, Anton Charliyan. L’identité des assaillants demeurait inconnue, mais le président Joko Widodo a d’emblée dénoncé des actes«terroristes». Et les autorités avaient annoncé il y a quelques semaines avoir déjoué un attentat-suicide projeté par des extrémistes présumés pour certains liés à l’EI. Si cette thèse se confirme, ce serait la première attaque de l’organisation contre l’Indonésie, le plus grand pays musulman au monde.

L’attaque a eu lieu dans la rue de Thamrin, près du centre commercial Sarinah, au cœur de la capitale indonésienne. Selon le Jakarta Post, six autres explosions ont suivi dans les dix minutes qui ont suivi, dans la même rue, avant qu’une fusillade n’éclate entre les assaillants et les forces de l’ordre. Selon les premiers éléments de l’enquête, l’explosion principale a eu lieu devant un café Starbucks, comme on le voit sur cette vidéo amateur mise en ligne par une habitante de Jakarta sur Twitter.

Pour Aini, une jeune femme jointe par téléphone qui vit à quelques rues de là, la cible n’est pas anodine : «C’est un quartier d’affaires, proche des ambassades et du bureau des Nations unies, confie-t-elle. Je pense que leur cible était l’Occident en général ou les Etats-Unis. Le gouvernement nous a demandé de rester éloignés des cafés ou restaurants américains pendant un moment.» Ces dernières années, les lieux de rencontres occidentaux ont été fréquemment la cible d’attentats dans le pays. En 2002, à Bali, une explosion dans une discothèque avait fait 202 morts, principalement des touristes, et en 2009 des assaillants s’en étaient pris au Ritz-Carlton et à l’hôtel Marriott à Jakarta.

«Il faut tenir bon»

Comme après les attentats de Paris, les Indonésiens ont rapidement partagé leurs messages de soutien via le hashtag #Kamitidaktakut («nous n’avons pas peur»). Le président indonésien Joko Widodo a lui aussi appelé au calme : «Notre nation et notre peuple ne doivent pas avoir peur.» Aini, elle, confie son angoisse : «On sent que le climat est tendu. Bien sûr que j’ai peur. Je n’irai pas dans les centres commerciaux avant un moment, mais il faut tenir bon.»

A la fin de l’année 2015, les forces de l’ordre avaient arrêté cinq personnes qui projetaient de commettre une attaque à la bombe le soir du Nouvel An dans la capitale. Ils avaient saisi au cours de l’opération des produits chimiques et un drapeau inspiré de l’Etat islamique. Une opération qui avait créé un climat anxiogène dans le pays, et fait craindre à la population un nouvel attentat. Le président Jokowi a semble-t-il pris, depuis son élection en 2014, la mesure des menaces islamistes.

Interrogé par Libération, Yohannes Sulaiman, maître de conférences en politique et sécurité indonésienne à l’Université Jenderal Ahmad Yani de Bandung, estime cependant que le pays ne se trouve pas encore dans une situation d’urgence : «Malgré le dysfonctionnement de l’Etat indonésien, les forces de l’ordre ont contribué à faire tomber certains terroristes. Sous Yudhoyono, le précédent président, le gouvernement n’avait pas pris le problème au sérieux. Ça aurait pu donc devenir un gros problème si rien n’avait été fait.»

Laurence DEFRANOUX , Gurvan Kristanadjaja

Source: Le Figaro

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