La Confédération malienne du travail (Cmt) de Mme Kamaté Kadiatou Touré et la Centrale démocratique des travailleurs du Mali (Cdtm) de Mme Sidibé Dédéou Ousmane ont profité de la célébration du 1er mai pour lancer un appel solennel et tendre une main fraternelle aux camarades de l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm) de Yacouba Katilé et de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (Cstm) de Hammadoun Amion Guindo. Cela afin de prendre en compte les différentes préoccupations des travailleurs maliens et de défendre leurs intérêts.
Le Mali, à l’instar des autres pays du monde, a célébré le lundi 1er mai dernier, la fête internationale du travail. Cette journée solennelle est un moment privilégié pour les travailleurs et pour le gouvernement de se retrouver afin d’examiner, ensemble, les préoccupations nouvelles inhérentes au monde du travail. Ainsi, les différentes centrales au Mali à savoir l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm) la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (Cstm) la Confédération malienne du travail (Cmt) et la Centrale démocratique des travailleurs du Mali (Cdtm) l’ont célébré, chacune à sa manière.
Cette année, la Confédération malienne du travail (Cmt) dirigée par Mme Kamaté et la Centrale démocratique des travailleurs du Mali (Cdtm) dont la secrétaire générale est Mme Sidibé Dédéou Ousmane, se sont donné la main en organisant une série d’activités dont la foire de l’artisanat à travers une exposition d’une semaine au Palais des Sports dont la cérémonie de lancement a été présidée, le 28 avril dernier, par le ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, Maouloud Ben Kattra. Cet ancien syndicaliste a salué cette belle initiative des deux centrales.
Autre temps fort du 1er Mai, c’est l’organisation d’un défilé par la Confédération malienne du travail (Cmt) et la Centrale démocratique des travailleurs du Mali (Cdtm), le lundi dernier, sur l’Avenue de la Nation. Là aussi, la fête a été rehaussée par la présence de plusieurs membres du gouvernement, à l’image de Mme Diarra Raky Talla, ministre du Travail et de la Fonction Publique, Mme Touré Oumou de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Maouloud Ben Kattra de l’Emploi et de la Formation Professionnelle. Sans oublier Mme Nina Wallet Intalou de l’Artisanat et du Tourisme.
Les syndicats affiliés à ces deux centrales étaient tous au rendez-vous. Une belle occasion pour eux de montrer leur savoir-faire.
Dans son intervention, la secrétaire générale de la Centrale démocratique des travailleurs du Mali (Cdtm), Mme Sidibé Dédéou Ousmane, a rappelé le sens de la fête du travail. «1er mai 1886 – 1er mai 2017, il y a 131 ans que la pression syndicale a permis à environ 200 000 travailleurs américains d’obtenir la journée de travail quotidien de 8 heures. Suite à cette grève, les syndicalistes dirigeants ont été condamnés à mort et exécutés par pendaison, et sur l’une des tombes, sont inscrites les dernières paroles de l’un des condamnés : le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui. Le souvenir de cette victoire amère amène les Européens à instituer, quelques années plus tard, la fête du travail, commémorée tous les 1er mai. En France, dès 1890, les manifestants du 1er mai ont pris l’habitude de défiler en portant à la boutonnière un triangle rouge qui symbolise la division de la journée en 3 parties: travail, sommeil et loisirs. Que cette journée soit pour le repos de leur âme et celui de tous nos camarades qui nous ont quittés» précisera-t-elle.
Mme Sidibé Dédéou a saisi cette opportunité pour jeter un regard sur la crise sécuritaire : «Si ces 5 dernières années ont été très pénibles et difficiles pour les populations en général, elles ont été particulièrement une douloureuse épreuve pour les forces armées et un pressant défi pour nos organisations syndicales, à l’instar des autres de la bande sahélo-saharienne avec l’implication de la rébellion et du terrorisme. Cette crise politico-sécuritaire et la cherté de la vie, dans un contexte de pauvreté endémique, jumelé à la crise planétaire d’emplois, a mis à rude épreuve notre pays et nos organisations syndicales».
Mme Sidibé Dédéou reconnait que les organisations syndicales ont été suffisamment mises à rudes épreuves ces dernières années. Il s’agit de la question de bonne gouvernance, le non-respect des engagements des pouvoirs publics, la pauvreté, la crise de l’emploi, la cherté de la vie, les attaques terroristes, l’insécurité résiduelle… «Face à cette situation qui affecte le monde du travail, nous sommes obligés de nous pencher sur les grandes problématiques pour la recherche des stratégies syndicales afin d’atténuer leurs impacts négatifs sur les intérêts et les droits de nos membres» dira-t-elle.
Notons que le thème de l’édition 2017 de la fête du travail était placé sous l’angle de la responsabilité sociale des entreprises et le travail décent face au renouveau de l’action publique de l’Etat. Face à cette problématique, Mme Sidibé Dédéou met en avant le dialogue social: «Ce dialogue qui constitue la base fondamentale de notre culture nous renvoie au respect de nos engagements vis-à-vis de nos partenaires. Les principes de bonne gouvernance exigent de notre gouvernement la transparence et le dialogue constructif avec les partenaires sociaux dans la gestion des affaires de notre pays».
S’agissant de la situation des syndicats d’enseignants signataires du 15 octobre, la Confédération malienne du travail (Cmt) et la Centrale démocratique des travailleurs du Mali (Cdtm) veillent désormais comme de l’huile sur du feu et exigent du gouvernement le respect strict du procès-verbal du 8 janvier 2017. Ce document a été conclu entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants, sous l’égide de la Commission de conciliation.
En tout cas, les deux cadettes des centrales syndicales lancent un appel solennel aux camarades de l’Untm et de la Cstm en leur tendent une main fraternelle. Cela, en vue de faire face aux préoccupations des travailleurs du Mali. «Ensemble, dans la diversité, nous vaincrons: Unis, nous gagnons tous; divisés, nous perdons tous» a-t-elle conclu.
A.B.HAÏDARA
Par Aujourd’hui-Mali