« L’INSRP vit une crise, il est impératif de redimensionner ses activités pour une sortie de crise » a déclaré, la ministre de l’Innovation et de la Recherche Scientifique, aux administrateurs de l’Institut National de Recherche en Santé Publique (INRSP), réunis dans le cadre de leur 47ème session ordinaire le jeudi 7 février. Pour l’occasion, la ministre Assetou Founé Samaké, avait à ses côtés le directeur général de l’INRSP, Pr Mamadou Sounkalo Traoré.
Examen et adoption du procès-verbal et de l’état d’exécution des recommandations de la 46ème session. De même, que les présentations, des rapports d’activités techniques et financiers au 31 décembre ainsi que la présentation du projet de budget.
Dans son mot de bienvenue, le DG Traoré dira que cette 47ème session de l’INRSP, se tient dans un contexte de changement de tutelle. Désormais sous la tutelle du ministère de l’Innovation et de la Recherche Scientifique, il a précisé que ce changement, place l’INRSP, au cœur de sa mission principale, qui est la recherche. « Cette décision fortement stratégique pour l’INRSP, nous interpelle dans le développement d’une véritable culture de recherche pour la constitution d’une équipe forte et compétitive » a-t-il déclaré.
Cependant, M. Traoré a noté que l’INRSP malheureusement a du mal à développer des ailes d’une institution de recherche compétitive sur le plan international à cause de nombreuses difficultés. Il s’agit, dit-il, entre autres, de la timidité du processus d’accréditation de ses laboratoires, l’état de délabrement avancé des centres ruraux, l’insuffisance de financement des projets de recherche et l’insuffisance de recettes générées pour faire face aux charges.
Dans ce lot de difficultés, le directeur a souligné d’un trait fort la crise financière qui sévit à l’INRSP. Cela, dû à l’insuffisance de recettes régénérées et l’incapacité pour la structure d’assurer les dépenses constituées par les salaires et accessoires de salaires et les ristournes des travailleurs.
Selon lui, malgré ces difficultés l’INRSP a continué à jouer en 2018, un rôle de 1er plan dans la coordination des actions de la sécurité sanitaire mondiale pour une application effective du règlement sanitaire international au Mali.
Avant de terminer, il a clairement indiqué au ministre que la plus grande priorité de l’INRSP, est aujourd’hui le renforcement de ses capacités en ressources humaines.
Sans démagogie, la ministre Assetou, s’exprime à cœur ouvert au conseil !
En prenant la parole, la ministre Samaké, a souhaité se défaire de la démarche protocolaire. Ainsi, mettant de côté son discours préparé pour la circonstance, elle s’est exprimée avec sincérité. « Il faut se rendre à l’évidence, l’INRSP est aujourd’hui en crise. Cette crise est fondamentalement organisationnelle» a-t-elle déclaré.
Selon elle, face à cette crise l’institut doit opter pour la performance en recentrant ses activités sur ses ressources. « Il nous faut regarder, quelles sont les ressources humaines indispensables pour que cette structure soit fonctionnelle durablement » a-t-elle suggéré.
Ensuite, confie la ministre de tutelle, avant d’aborder le diagnostic relatif aux moyens afin de projeter des actions dans le temps, un accent particulier doit être mis sur la situation des infrastructures et des équipements disponibles.
Plus loin, elle a clairement indiqué, qu’il ne sert à rien de colmater. « Quand je vois que nous avons des millions d’arriérés à l’INPS, cela veut dire que le présent n’est pas garantie et le futur compromis », affirme-t-elle. Et d’ajouter : « Nous ne pouvons pas continuer comme cela ».
Selon elle, l’INRSP doit être aujourd’hui guidé par le sens de l’objectivité. Cela, précise-t-elle, en se rendant compte, qu’à partir du moment, ou, on ne peut pas garantir le salaire d’un employé, il y a des règles pour cela. « Il nous faut redimensionner les activités de l’INRSP en fonction de ses ressources » a-t-elle conseillé.
Avant de terminer, la ministre de l’Innovation et de la Recherche Scientifique, a développé la thématique liée aux difficultés dans le domaine de la recherche au Mali. Toute chose qui a permis aux administrateurs de tirer de bons enseignements pour permettre à l’INRSP à s’orienter vers sa mission primordiale, la recherche.
Par Moïse Keïta
Le Sursaut