La dernière partie du code pénal malien est totalement réservée à la punition des comportements inciviques, comportements indignes d’un bon citoyen. Dans la pratique, c’est tout autre, l’Etat ne punit jamais, l’incivisme grandit et devient la normale.
Jeter des projectiles sur la voie publique, des tapages dans le rue, le refus de respecter les feux tricolores, les atteintes aux biens publics, laisser les animaux errer sur les voies publiques et laisser les malades mentaux se pavaner dans la rue, des ordures jetées par-ci et par-là, sont tous des infractions listées par le code pénal, avec des peines, des sanctions et des amendes.
Au Mali, ces comportements anormaux sont le quotidien de nos concitoyens. L’Etat ferme les yeux sur ces comportements voire ne les punit presque pas. A la police, ou à la mairie, les contraventions sont monnayées contre paiement de 1000 ou 2000 F CFA.
Un développement dans l’incivisme, des accidents nombreux, de l’environnement sale, une société vivant dans la plus grande mauvaise organisation où tout s’achète, même les contraventions avec la police, voilà quelques actes désolant à Bamako en particulier et au Mali en général. Une véritable jungle en comportement, chacun fait ce qu’il veut et qui l’arrange et l’Etat consent.
Pis, un code pénal qui sanctionne ? Tout le monde l’ignore. Madou Doucouré, un jeune commerçant, dit qu’il ignore qu’un code pénal existe et punit tous les comportements inciviques dans la circulation routière au Mali. “Franchement je ne savais pas que la loi punissait les mauvais comportements au Mali. Pour moi, ce travail est du ressort de la police. Je ne savais pas qu’il y avait une loi derrière“, confie-t-il. Il n’est bien sûr pas le seul.
Aucun développement, aucun programme sérieux ne peut être envisagé dans un pays où l’incivisme occupe une place de choix.
Ne faut-il pas redonner force à la loi pour vaincre l’incivisme ? Interrogé, le jeune commerçant, Madou Doucouré pense qu’il faut passer par des sensibilisations et que l’Etat et la population s’impliquent ensemble pour vaincre l’incivisme. Le moins que l’on puisse dire, l’incivisme est un véritable facteur de sous-développement. Le bâton et la carotte peuvent être les solutions pour instaurer les bons comportements civiques. Comme le reconnait tout le monde aujourd’hui, c’est le Malien qui doit changer. Et c’est d’être un bon citoyen.
Koureichy Cissé
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INCIVISME: Tous interpellés !
Au Mali, de plus en plus l’incivisme gagne du terrain et gangrène fortement notre société.
Littéralement l’incivisme est le manque de dévouement pour le bien de la nation ou l’état d’une personne dont le comportement traduit un manque d’abnégation pour sa patrie.
Mais pour Abdoul Aziz Touré activiste géographe, “l’incivisme c’est la violation des règles sociales dictées et légiférées par la loi”. Cet incivisme à ses dires, se manifeste notamment à travers la destruction de biens et d’édifices publics, le non-respect des institutions et symboles de la République, la corruption endémique et la violence sous toutes ses formes. Dans le contexte malien, toujours selon Abdoul Aziz Touré, l’incivisme se manifeste par plusieurs raisons d’abord l’absence de l’autorité publique, l’ignorance des droits et devoirs envers l’Etat, le manque d’une bonne éducation familiale, La paupérisation grandissante, la faillite de l’Etat à remplir son rôle régalien et sans oublier la mauvaise gouvernance.
Dans le contexte malien, on peut énumérer plusieurs causes qui nous poussent à l’incivisme dont la faillite des parents à bien éduquer leurs enfants. Pour notre interlocuteur, quand on parle d’éducation, il s’agit d’éducation civique et morale, car tout commence dans la famille d’abord. Autre cause de l’incivisme : l’école malienne qui a perdu toutes ses valeurs, au point de devenir un lieu de mafia où chacun règle son compte. Il y a aussi le manque de patriotisme qui est devenu la règle d’or dans le pays. Et de regretter “nous l’avons vu lors des récents événements, des jeunes ont vandalisé l’hémicycle, cassé des feux tricolores”. A ce lot s’ajoute, la non courtoisie dans la circulation. Il est courant de voir en pleine circulation, des personnes qui se mettent à faire des injures graves et qui heurtent la sensibilité de tous.
Il est vraiment temps pour que nous retournions à nos valeurs d’antan.
Ousmane M. Traoré
(stagiaire)
Source: Mali Tribune