Le JDD a rencontré le général Haftar, qui combat la milice djihadiste Ansar al-Charia en Libye. L’officier explique que ses hommes manquent de tout face à un ennemi surarmé.
Pour la première fois depuis deux ans, un journaliste français a pu rentrer dans la ville de Benghazi en Libye aux mains de la milice djihadiste Ansar al-Charia. Antoine Malo, grand reporter au JDD, a pu y rencontrer les hommes du général Haftar qui combattent les groupes armés de la milice islamiste radicale. Dans une interview exclusive, cet ancien officier qui a pris la tête de l’opération Dignité, soutenue par l’Egypte, lance un appel aux pays de l’Union européenne pour l’aider à éradiquer le djihadisme en Libye. « S’ils ne nous aident pas, les terroristes de Daech s’exporteront sur leur sol », prévient-il.
Aujourd’hui, dans l’entourage du général Haftar, on assure que la chute de Benghazi est imminente et qu’il ne resterait que 200 à 300 miliciens dans Benghazi. Une estimation qui fait doucement rigoler le lieutenant el-Chaafi. « Tu parles, ils sont encore au moins 2.000 là-dedans. Si on ne reçoit pas d’aide, ça va prendre des mois. » L’officier explique qu’il manque de tout : d’armes lourdes, de renseignement, d’hommes. « Même nos uniformes, on les achète avec notre argent », bougonne-t-il. Avant d’expliquer : « En face, ils sont surarmés, très bien entraînés. Ca fait quatre ans qu’ils se préparent. Et ils reçoivent de l’aide de Tripoli et de Misrata. » De la propagande pour discréditer l’Aube libyenne, cette coalition de milices qui a pris le pouvoir à Tripoli? « Non, on a un radar qui surveille les côtes et on sait qu’ils leur livrent des armes et du carburant », jure le lieutenant. Sait-il au moins qui sont ces adversaires, officiellement regroupés au sein du Conseil de la Choura des révolutionnaires de Benghazi? « Ansar al Charia (dont le chef à Benghazi est mort récemment), des éléments des brigades du 17-Février. Et puis Daech aussi. »
Source: Le JDD