L’appel lancé par le ministre français de la défense Jean-Yves le Drian à agir en Libye a soulevé des questions sur une volonté de Paris d’impliquer l’Algérie et suscité des réactions généralement hostiles à cette éventualité.
Les officiels algériens ont, à maintes reprises, affirmé qu’il est hors de question d’intervenir militairement en Libye en assurant que seul un dialogue politique entre les parties en conflit pourrait être la solution.Ils n’ont presque pas eu à le redire, le ministre portugais des affaires étrangères, Rui Chancerelle de Machete, l’a dit pour eux, lundi, lors d’une conférence de presse conjointe avec le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra.
Une solution en Libye «ne peut être envisageable que par le dialogue et non par une intervention militaire, encore moins, si elle est étrangère” a indiqué le ministre portugais.
“Ce n’est pas une intervention militaire qui forme la meilleure solution pour résoudre la crise libyenne. Nous partageons la position de l’Algérie sur cette question. Nous pensons que l’Algérie pourra jouer un rôle important pour aider à établir un dialogue inter-libyen”, a-t-il dit.
Cette idée, française, d’une intervention militaire évacuée, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué que l’Algérie était disposée à abriter des rencontres pour amorcer un dialogue entre les parties libyennes.
“Les Libyens doivent s’accepter les uns les autres et parvenir à développer un consensus dans lequel la violence sera bannie” a indiqué M.Ramtane Lamamra.
Dans le cas où les parties libyennes affichent une volonté d’aller dans ce sens, l’Algérie “ne pourra que contribuer à la réussite de cette initiative”.
“L’expérience du dialogue n’est pas nouvelle pour nous. Nous l’avons fait récemment avec succès pour le Mali, tout comme nous avons depuis toujours privilégié la concertation dans le traitement de la question palestinienne, méthode qui a permis à cette cause de se hisser sur le plan international”.
En attendant, Lamamra insiste sur le respect des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à ne pas alimenter les parties en conflits en “armes et en pièces de rechanges”.