Au Liberia, pour la première fois depuis la fin de la guerre civile en 2003, un Libérien pourrait diriger les Forces armées du Liberia, l’AFL. Depuis la fin du conflit, le pays a vécu en partie sous tutelle internationale et ses soldats ont toujours été dirigés par des généraux nigérians. Cette fois, la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf a recommandé la nomination d’un Libérien comme chef d’état-major, le colonel Daniel Dee Ziankhan. Ce choix doit être officiellement confirmé par les sénateurs. Les autorités souhaitent une prise de fonction pour le 11 février, jour de la fête de l’armée.
Pour Monrovia, cette décision est tout autant militaire que politique. Isaac Jackson, ministre de l’Information, parle d’un « symbole fort montrant que la paix est installée et qu’après un long chemin, le Liberia peut prendre en charge sa propre sécurité ».
En effet, l’AFL revient de loin. Avant la guerre civile, le pays comptait 6 000 soldats. Or, au sortir du conflit, les Nations unies doivent désarmer plus de 100 000 personnes se réclamant des rebelles ou des forces loyalistes de Charles Taylor, minées par les chefs miliciens.
Alors quand elle est élue fin 2005, Helen Johnson Sirleaf dissout l’armée et lance, avec la communauté internationale, une refonte totale des forces de sécurité. « Nous manquons de compétences tactiques et techniques pour réformer nous-mêmes », dit-elle à l’époque. Elle met donc des généraux nigérians à leur tête.
En effet, le Nigeria a une armée puissante dans la région. Il participe à des missions de paix à travers le monde et ses soldats sont déjà intervenus au Liberia.
Jusqu’en 2009, deux entreprises privées américaines prennent en charge la formation des recrues, puis le Liberia s’en charge lui-même. L’an dernier – tout un symbole -, il envoie un contingent de casques bleus au Mali. « Le Liberia a mûri », explique Isaak Jackson.
rfi