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Libération du territoire et lutte contre le terrorisme au nord du Mali : Quel est le rôle désormais dévolu aux FAMA ?

soldats force serval nord-Mali

Les médias nationaux et étrangers, notamment français ,ont repris en boucle, ces 48 heures, une information AFP, selon laquelle « une vingtaine de jihadistes ont été tués au nord du Mali lors d’une vaste opération menée par les soldats de l’Opération Serval entre Tombouctou et Taoudénit ». Confirmée ensuite par une source militaire locale, « l’identification des corps des victimes serait en cours pour savoir à quelle Katiba d’Al-Qaeda appartiendraient-elles ». Afin dejustifier certainement l’absence des forces armées maliennes (FAMA) dans ces opérations, des canaux de diffusion, soigneusement sélectionnés, ont vite fait de mettre l’accent sur « la détermination au combat des éléments en face, prêts au sacrifice ultime plutôt que de se rendre ».

Chaque jour qui passe, la guerre au nord du Mali prend de nouvelles tournures plus ou moins déconcertantes. En effet, l’épisode encore fumante et humiliante de Kidal n’étant toujours pas résolue, voilà que les opérations militaires se déroulent désormais à huis-clos, engageant les seuls militaires français de l’Opération Serval contre les jihadistes. Quant à l’armée malienne, elle semble confinée dans un rôle symbolique de « pisteur » ou de guide. Est-ce parce qu’elle n’aurait toujours pas acquis la plénitude de ses capacités opérationnelles? Ou, est-ce parce que la France fait le choix désormais de mener sa guerre contre le terrorisme à l’abri de tous « témoins » encombrants, sinon gênants? Auxquels cas, elle se passerait volontiers de l’accompagnement d’une armée en phase de recomposition et de mise à niveau. Ce qui serait regrettable, dans la mesure où ces opérations constituent, sans aucun doute, la meilleure façon de conférer les meilleures aptitudes opérationnelles aux forces armées de défense et de sécurité nationales dans la perspective de la sécurisation et de la défense du territoire après le retrait des soldats français et autres.

 

En tous les cas, les commentaires vont bon train concernant les événements marquant l’actualité du septentrion malien ces dernières semaines.

 

Car, depuis la « libération » de Kidal par les soldats français et tchadiens, l’opinion nationale a l’impression que les forces armées de défense et de sécurité du Mali sont confinées dans un rôle de spectateurs passifs, condamnées à subir l’affront et l’humiliation aussi bien des bandits armés du MNLA que des partenaires de l’Opération Serval et de la Minusma.

 

Malgré le regrettable « accident de parcours » de mars-avril 2012, l’armée malienne a la confiance et le soutien indéfectible des populations. A cet effet, elle mérite plus de respect et de considération nonobstant tous les maux dont elle apparait plus victime que responsable.

 

La situation dans le nord et particulièrement à Kidal est ressentie aujourd’hui comme inacceptable et insupportable. En conséquence, elle est de plus en plus très mal vécue par les populations.

 

En effet, nul besoin de rappeler que la question du nord constitue aujourd’hui la priorité absolue de chaque Malienne et Malien. Toute action dans ce cadre doit faire l’objet d’un traitement particulier, notamment en matière d’information et de communication. Alors, il s’agit pour tous les acteurs ou partenaires engagés dans ce conflit à savoir suffisamment sinon savamment gérer les susceptibilités des uns et des autres.

 

Mieux vaut ne pas communiquer du tout que de communiquer mal, surtout lorsqu’il s’agit de sujets aussi sensibles et relatifs à l’intégrité territoriale à laquelle le peuple malien est viscéralement attaché depuis la nuit des temps.

 

Certes, les victoires remportées jusque-là sur les terroristes, avec l’appui déterminant de la France, sont à saluées. Elles sont d’autant plus décisives dans la lutte combien pernicieuse et délicate contre la vermine internationale, qu’elles portent effectivement de sérieux coups de semonce à la capacité de nuisance d’AQMI et ses sous-traitants logistiques. Cependant, tout doit être mis en œuvre pour que l’on n’ait pas l’impression d’être dans une situation de mise sous tutelle du pays au nom de l’intégrité et de la souveraineté duquel l’intervention est sensée avoir été lancée.

 

Le Président de la république, Ibrahim Boubacar Keita l’a si bien rappelé récemment à tous les partenaires du Mali lors de son séjour européen, notamment à l’étape de Paris dans une interview du confrère Le Monde.

 

Que chacun se le tienne donc pour dit. Le Mali n’est pas et ne sera jamais un pays sujet ou sous tutelle d’aucune quelconque domination, quelle qu’elle soit.

De Soundiata Keita à IBK en passant par Modibo Keita, Moussa Traoré et Alpha Oumar Konaré, entre autres, il en a toujours été ainsi et il en sera toujours ainsi.

 

Bréhima Sidibé

Source: L’Indicateur du Renouveau

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