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Libération de Bah N’DAW et dU PM: les conditions

Sous la pression de la communauté internationale, dont l’ONU, les récidivistes du coup d’Etat ont libéré, dans la nuit de mercredi à jeudi, le président de la Transition, Bah N’DAW et le Premier ministre, Moctar OUANE qu’ils détenaient à Kati depuis le lundi 24 mai. Cette décision pourrait traduire leur volonté d’aller à l’apaisement de la situation et pourrait peser dans la balance en faveur des militaires pour leur maintien à la tête de la Transition alors que l’ONU plaide pour un civil.

 

Après trois jours de détention à Kati par la junte, Bah N’DAW et Moctar OUANE ont été remis en liberté dans la nuit du mercredi. Ils ont regagné leurs résidences officielles, selon nos sources, vers une heure du matin. Ils y sont désormais, officiellement pour leur sécurité, sous la garde des forces spéciales, une unité d’élite contrôlée par Assimi GOÏTA, a rapporté Jeune Afrique. Selon des sources contactées par nos confrères, ils ont interdiction de voyager et de sortir de chez eux.
Outre Bah N’DAW et Moctar OUANE, la libération des autres personnes arrêtées sera progressivement, a annoncé le conseiller spécial du Vice-Président de la Transition, sans plus de précision.
En ce qui concerne, Moussa DIAWARA, son cas est compliqué parce qu’il serait à la base d’une tentative de coup d’État. Par conséquent, il serait soumis à des interrogatoires à Kati.
Ces premières libérations sont intervenues après une pression de la communauté internationale. En effet, réunis en urgence sur le cas du Mali, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont appelé avant-hier « à la libération sûre, immédiate et inconditionnelle de tous les responsables détenus et ont exhorté les éléments des forces de défense et de sécurité à regagner leurs casernes sans délai ».
Avant, la même pression avait été exercée par la CEDEAO, l’UA, la MINUSMA et la France sur les militaires. Elles ont toutes condamné la détention des personnes arrêtées et exigé leur libération immédiate.
En acceptant de se soumettre aux injonctions de la communauté internationale, la junte manifeste sa bonne foi pour le dialogue. Cette décision à l’avantage aussi de peser dans la balance dans les négociations pour la poursuite de la Transition surtout que le Vice-Président Assimi GOITA a l’ambition de remplacer Bah N’DAW.
« Le fait d’accepter des offres des partenaires fait toujours bouger le lignes au lieu de rester dans une posture d’indifférence », a expliqué un observateur. Parce qu’il faut des concessions des différentes parties pour aboutir à un consensus. Et la junte n’a pas le choix, sachant que cette fois-ci aucune sanction n’a été prononcée contre le Mali, malgré les condamnations.
Ainsi, la junte doit profiter de cette clémence pour accéder à des exigences des partenaires si elle souhaite réellement remplacer Bah N’DAW aux commandes de l’État. Car, entretenir un bras de fer avec la communauté internationale va affaiblir le pays et son pouvoir. C’est pourquoi l’une des conditions de la libération s’inscrit dans le cadre de son maintien au pouvoir. De même, elle rentre dans le cadre de la poursuite des négociations avec les médiateurs internationaux.

Par Sikou BAH

Source : INFO-MATIN

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