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L’hôtel attaqué à Bamako passé au peigne fin par les enquêteurs

Après l’attaque sanglante contre l’hôtel Radisson Blu à Bamako, les enquêteurs passaient l’établissement au peigne fin à la recherche d’indices sur l’attaque qui a fait officiellement une vingtaine de morts, indiquant travailler sur « plusieurs pistes ».

hotel terrasse restaurant chambre maquis boite attentat terroriste fusillade enqueteur« Nous sommes sur plusieurs pistes », a déclaré à l’AFP une source policière malienne, ajoutant que « des objets récupérés » à l’intérieur de l’hôtel « donnent des indications », sans toutefois lever le voile sur leur nature.

Trois personnes soupçonnées d’être impliquées dans l’attaque – revendiquée par le groupe jihadiste de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, « avec la participation » d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) – sont « activement » recherchées, selon une source de sécurité malienne.

Quarante-huit heures après le raid meurtrier mené dans cet hôtel chic fréquenté par des diplomates, hommes d’affaires et autres expatriés, des mesures de sécurité ont été renforcées aux abords des grands hôtels, ont constaté des journalistes de l’AFP. Un renforcement de sécurité plus discret était également visible devant des mairies d’arrondissement et des banques.

« Nulle part dans le monde aujourd’hui, on n’est à l’abri de ces barbares d’un autre temps », avait déclaré samedi le président malien Ibrahim Boubacar Keïta à l’issue d’une visite au Radisson Blu. « La +valeur vie+ leur est inconnue, (…) vous comme nous devrons faire attention. », avait-il dit.

Le Radisson Blu a été attaqué vendredi matin par des hommes armés qui y ont retenu quelque 170 clients et employés. Les forces maliennes sont intervenues, avec l’appui de forces de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), de la France et des Etats-Unis, pour libérer plusieurs dizaines d’otages.

Selon un bilan « définitif » du gouvernement malien, l’attaque a fait 19 morts – 18 clients et un gendarme des forces spéciales maliennes – et deux assaillants ont été tués. Dans un communiqué publié samedi, la Minusma a parlé d’un bilan global de « 22 personnes tuées, dont deux assaillants » ainsi que de « six blessés graves et de nombreux blessés légers ».

Deux sources maliennes, une militaire et une policière, ont de leur côté fait état à l’AFP de 27 morts, sans compter les assaillants.

Jusqu’à dimanche en milieu de journée, quatorze étrangers étaient identifiés parmi les morts : six Russes, trois Chinois, deux Belges, une Américaine, un Sénégalais et un Israélien, selon des autorités de leurs pays respectifs.

Le président sénégalais Macky Sall, également président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), est arrivé dimanche à Bamako pour une visite de quelques heures pour, a-t-il expliqué à sa descente d’avion, témoigner son soutien au Mali après ces « événements inqualifiables ».

« Le Mali ne sera jamais seul » face aux jihadistes, a-t-il affirmé, après avoir été accueilli par le président Keïta.

– Mariages à Bamako –

A Bamako, la rue semblait avoir vaincu ses peurs, ayant renoué dès samedi avec une vie normale. Et dimanche, des concerts de klaxon accompagnant des cortèges de mariage ont résonné dans la capitale, malgré l’état d’urgence en vigueur interdisant théoriquement tout rassemblement.

Le Mali doit entamer lundi un deuil national de trois jours. Depuis vendredi, les autorités maliennes multiplient les appels à la vigilance face à la menace terroriste.

Ces appels semblent avoir été entendus par des ressortissants étrangers à Bamako, dont plusieurs ont indiqué avoir décidé d’éviter provisoirement les lieux pouvant être des cibles potentielles.

Le gérant d’un grand hôtel a affirmé à l’AFP avoir enregistré depuis vendredi plusieurs annulations de réservation et noté une baisse de fréquentation de ses restaurant, bar et centre d’affaires malgré le renforcement de la sécurité.

Mais beaucoup de Maliens fustigent la légèreté de leurs concitoyens face à la menace.

« Les gens ne sont plus vigilants. On oublie. Je ne sais pas si c’est à cause des problèmes du quotidien, mais les gens ne sont pas attentifs ici », regrette Daouda Sissoko, employé d’hôtel.

D’autres Maliens s’inquiètent des répercussions économiques de cette nouvelle attaque, à l’instar de Moussa Keïta, qui craint que « les étrangers aient peur de revenir » au Mali, déjà éprouvé en 2012-2013 par de graves soubresauts politico-militaires, et toujours confronté à l’activisme jihadiste.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ils en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères. Les attaques jihadistes se sont étendues depuis le début de l’année vers le centre, puis le sud du pays.

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