En cette période d’hivernage marquée par une pluviométrie abondante, en même temps que l’état de dégradation avancée des routes, les voitures tombent souvent en panne, notamment avec des problèmes de suspension ou de freinage. Les garagistes et les vendeurs de pièces détachées se frottent les mains. Le malheur des uns fait-il le bonheur des autres ?
A cause de problèmes de suspension, des voitures sont posées sur des cales dans un garage de la place. Quand on demande aux propriétaires les raisons de leur présence dans ces garages, ils accusent le mauvais état des routes comme source des dommages subis par leur voiture. “L’état dégradant des routes endommage les véhicules et même les motos. Je suis descendu dans un trou sans le savoir parce qu’il y avait de l’eau et de la boue partout. Depuis ce jour, mon véhicule a des problèmes alors que les pièces coûtent chers”, s’attriste un usager.
Un autre déclare : “Moi je suis chauffeur d’une personnalité et maintenant j’ai des problèmes avec mon employeur parce qu’il pense que je détourne son argent, alors que c’est le véhicule qui ne cesse de tomber en panne ces temps-ci. Les routes sont vraiment dans un sale état. Il est incroyable de penser que, dans une capitale, on ne peut pas rouler 300m, sans tomber dans un trou, cela est inadmissible”, s’indigne-t-il.
Il faut comprendre qu’en cette période, des voies de la capitale sont impraticables parce que très boueuses. Ce qui cause des dommages aux engins qui les empruntent. D’un garage à un autre, le constat est le même : la période est faste puisqu’il y a plus de voitures à réparer. A quelque chose, malheur est bon. Les garagistes et les vendeurs de pièces détachées profitent bien de cette situation. “En cette période, nous remercions le Bon Dieu car on a vraiment de l’affluence. Grâce à ce métier, j’ai fondé une famille et j’ai construit une maison. Souvent nous sommes à la merci des clients parce qu’il y a marchandage autour des prix que nous proposons. Par exemple, à la place de 75 000 Fcfa, le client peut donner 50 000 Fcfa. Malgré cela, on s’en sort bien”, commente Mamby Haïdara, garagiste depuis plus de 20 ans.
“Notre métier est plus intéressant en cette période. Ça dépend aussi de la chance de tout un chacun. Dieu merci, je peux avoir une vingtaine de véhicules à réparer par jour. Même si c’est fatiguant, on gagne quand même. Il est difficile de fixer un prix standard car les pannes ne sont pas pareilles. Tout dépend de l’état du véhicule à réparer”, signale Seydou Diakité, garagiste. Ceci expliquant cela, la réparation de véhicules entraine l’acquisition de pièces de rechange. “Il y a vraiment du marché maintenant. Les affaires marchent bien que ça soit les pièces pour auto ou moto, tout marche”, se réjouit un vendeur de pièces détachées.
Bien qu’ils se frottent les mains en ce moment, les garagistes ainsi que les vendeurs de pièces détachées restent conscients de l’urgence à réparer les voies dégradées car une bonne route profite à tout le monde.
L’hivernage est une période où les engins se salissent vite quand on passe dans les nombreuses rues boueuses qu’on retrouve presque partout à Bamako. Ainsi, les propriétaires de véhicules ont recours aux services des laveurs pour débarrasser de leurs engins la boue qui rouille la carrosserie.
De nos jours, beaucoup de jeunes s’adonnent à ce métier de laveur d’engins afin de subvenir à leurs besoins et ceux de la famille. Les abords des goudrons et carrés sont remplis de ces services de lavage. Le prix se fixe en fonction de l’état de saleté de l’engin et du type d’engin, selon certains d’entre eux. “Chez nous, le prix de lavage d’un véhicule varie entre 500 et 1000 Fcfa selon la taille du véhicule. Quant aux motos, c’est entre 300 à 500 Fcfa. J’exerce ce métier depuis 4 ans et Dieu merci, j’emploie une dizaine de personnes et j’arrive également à subvenir aux besoins de la famille. Pour nous, l’hivernage est une période où les affaires marchent bien car on a assez de clients. On peut laver une vingtaine d’engins par jour”, nous confie Mamadou Traoré, propriétaire d’une unité de lavage.
Un autre propriétaire de service de lavage ajoute : “Ici, nous lavons toutes sortes de voitures, notamment les personnelles, les véhicules de transport en commun, les cars, les motos et souvent les tapis et moquettes. Les voitures sont lavées à un prix qui varie. Si l’intérieur du véhicule fait partie, cela revient plus cher que s’il s’agit de laver l’extérieur seulement”, a-t-il indiqué.
Mme Koné Fanta Diallo qu’on a rencontrée dans un lavage est propriétaire d’une voiture. Elle avoue avoir recours aux laveurs de véhicules fréquemment en cette période. “D’habitude, je ne fais laver ma voiture que pendant le weekend, mais maintenant, c’est différent. Il faut laver le véhicule fréquemment pendant la saison des pluies pour enlever la boue, sinon cela finirait par détruire la carrosserie. Toutes les rues de Bamako sont atteintes par la boue donc c’est important, en tant que propriétaire de voiture, de bien prendre soin de mon véhicule pour pouvoir m’en servir plus longtemps”, a-t-elle déclaré.
De son côté, Sidi Lamine Konaté, propriétaire d’une moto Djakarta, reconnaît que les services de lavage sont d’une importance capitale, surtout en cette période d’hivernage. “Pendant l’hivernage, toutes les routes goudronnées de Bamako sont inondées par la pluie. Après, c’est la boue qui s’installe. On est obligé de rentrer dans la boue pour passer. Moi j’ai même honte quand ma moto est sale. C’est pourquoi j’en prends soin en l’amenant au lavage”, a-t-il signalé, avant d’interpeller les autorités pour réaménager ces voies impraticables pendant l’hivernage. Marie DEMBELE
Source: Aujourd’hui-Mali