C’est avec une profonde amertume que j’ai appris les attaques farouches et lâches perpétrées contre le camp militaire de Dioura et le village d’Ogossago entre les 17 et 23 Mars 2019 dans la région de Mopti. Je condamne avec fermeté sans réserve ces actes odieux et barbares et présente mes condoléances les plus émues aux familles des victimes, à la nation malienne et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Monsieur le président, vous êtes le troisième président de la troisième République du Mali, vous avez été à la Mecque, vous êtes âgés de soixante-quinze ans (75). Quelle coïncidence ? Il est temps de relever le défi de la sécurité nationale en impliquant toutes les couches sociales capables de maintenir la paix et la sécurité sur toute l’étendue du territoire national. Le Mali n’appartient ni au RPM ni à la majorité.
Je m’interroge souvent sur les capacités réelles des forces de défense nationale surtout la présence des forces étrangères notamment la MINUSMA, Barkhane sans pourtant souligner leurs intérêts. Ces attaques contre le camp militaire de Dioura et le village d’Ogossago sont la succession d’une longue série d’humiliations de notre pays, par conséquent, je vous demande de faire appel à tous les anciens présidents du Mali, tous les Maliens de l’intérieur et ceux de la diaspora.
Monsieur le président, il est grand temps que le ministère de la Défense et des anciens combattants soit délocalisé au centre pour une première dans l’histoire de notre pays, cette délocalisation va permettre non seulement de renforcer les capacités des actions militaires rapides et efficaces dans toutes les agglomérations du centre mais aussi de de mener des opérations de patrouille dans les régions du nord.
La dissolution de la milice Dan Nan Ambassagou, lors du conseil des ministres extraordinaire tenu le 23 Mars 2019 est une erreur très grave dans la mesure où notre armée n’arrive surtout pas à sécuriser les populations du centre. Je pense également qu’il faut impliquer l’assemblée nationale, la société civile, les responsables des partis politiques, les notables de cette région du centre dans toutes les prises de décisions. En espérant que cette lettre ouverte vous sera utile, vous permet d’agir le plus rapidement possible et mon cri de cœur attirera votre attention dans la gestion de la crise multidimensionnelle que traverse notre pays.
*Vice-président des Maliens de Washington Juriste
Washington le 02 Avril
Source: L’Indépendant