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L’État islamique a été créé par un étudiant médiocre et grassouillet

Daech est à l’origine la création d’un jeune homme jordanien, qui se radicalise lors de la guerre civile d’Afghanistan.

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Mais comment l’État islamique a-t-il bien pu émerger? C’est à cette question difficile que répond un article du magazine The New York Review of books intitulé «Le mystère d’ISIS» (Isis pour «Islamic State of Iraq and Sham», c’est-à-dire État islamique en Irak et au Levant) et s’inspirant notamment de deux ouvrages sur le sujet: ISIS: Inside the Army of Terror et ISIS: The State of Terror.

Tout part d’une jeune homme jordanien, Ahmad Fadhil. Un «étudiant médiocre», pas particulièrement pauvre, qui abandonne l’école. Au lieu de rejoindre les ateliers textiles de sa ville d’origine, Zarka, il trouve un travail dans un vidéo-club. Décrit comme un personnage sans charme, petit, grassouillet, affublé de grosses lunettes, c’est aussi un «un voyou, un contrebandier et un gros buveur, et même, supposément, un mac.» C’est aussi un habitué des démêlés avec la police.

Sa mère, dans l’espoir de l’assagir, l’envoie dans un camp d’entraide islamique. C’est inspiré par cet enseignement qu’il part en 1989, alors âgé 23 ans, faire la guerre en Afghanistan. Il y arrive «comme un zéro» selon The State of Terror. Pendant une décennie, il prend part à la guerre civile afghane, organise des attentas en Jordanie, y fait de la prison, avant de fonder un camp d’entraînement avec l’aide d’al-Qaida, à Hérat, en Afghanistan.

«Voyou» devenu terroriste

Le rôle d’Ahmad Fadhil, renommé Abou Moussab al-Zarqaoui de son nom de djihad, surprend les spécialistes car rien ne l’y prédisposait. Les écrivains Jessica Stern et J.M Berger, dans ISIS: The State of Terror (mars 2015), vont dans le sens d’un rapport étroit entre banditisme, désœuvrement et allégeance à l’État islamique. Ils décrivent Ahmad Fadhil comme un étudiant plutôt en échec scolaire, qui débarque en Afghanistan «comme un zéro». Ils expliquent encore que Ben Laden et ses condisciples méprisaient le terroriste jordanien. Le chef d’al-Qaida voyait notamment d’un mauvais œil ses tatouages:

«[Les hauts dirigeants d’al-Qaida] appartenaient pour la plupart à une élite intellectuelle alors que Zarqaoui était une brute qui se donnait un genre

Ben Laden voyait d’un mauvais œil les tatouages d’Abou Moussab al-Zarqaoui

Dans un article de The Atlantic datant de 2006, Mary-Anne Weaver le décrit aussi comme une personne «à peine alphabétisée», comme «un tyran, un voyou, un contrebandier, un alcoolique et même un supposé proxénète.» La barbarie de Zarqaoui au début de la guerre d’Irak a plutôt mauvaise presse. Sa décapitation d’un civil américain en 2004 et ses meurtres d’enfants irakiens déplaisent même à certains membres d’al-Qaida, qui se revendiquent d’un enseignement religieux austère plutôt que de vidéos macabres. The Guardian écrira:

«Au final, sa brutalité ternissait toute aura, n’apportait pas grand-chose sinon du nihilisme et repoussait l’ensemble du monde arabe

Zarqaoui meurt en 2006, tué par des frappes aériennes américaines. Pourtant, son projet d’un état terroriste va lui survivre, trouvant sa matrice dans les fractures de la guerre en Irak.

Source: slate.fr
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