Comme annoncé en mai dernier, les premiers CAmions Ravitailleurs Pétroliers de l’Avant à Capacité Étendue [CARAPACE] du Service des Essences des Armées [SEA] ont été engagés au Mali au titre de l’opération Barkhane le 26 août. Ces véhicules ont été envoyés plus précisément à Gao, sur la plateforme opérationnelle « Désert » [PFOD] de Gao.
Il s’agit du premier déploiement opérationnel pour le CARAPACE, commandé à 34 exemplaires pour le SEA dans le cadre d’un contrat notifié à Scania France, Maisonneuve et Essonne Sécurité.
Le déploiement du CARAPACE va apporter une réelle plus-value aux opérations du SEA dans la mesure où ce camion est mieux protégé que ses prédécesseurs, grâce notamment à une cabine blindée de niveau 2B, une grille amovible de protection contre les roquettes RPG et des brouilleurs anti-IED (engins explosifs improvisés).
Doté d’un tourelleau 12,7 mm téléopéré, il peut en outre être sollicité pour des missions de type FARP [Forward Amunition and Refuelling Point – point de recomplètement munition et carburant dans la profondeur], en particulier pour soutenir les forces spéciales.
Comme l’explique l’État-major des armées, ces trois CARAPACE, qui ont chacun une capacité d’emport de 22m3, à transporter du caburant « entre les diverses plates formes opérationnelles de la bande sahélo-saharienne » ou à « appuyer les groupes tactiques désert dans leurs opérations. »
Dans son dernier rapport d’activité, le SEA précise par ailleurs que la mobilité des CARAPACE a été améliorée afin de leur permettre d’évoluer en « terrains sablonneux ». Cette adaptation s’est faite dans le cadre d’une procédure d’urgence opérationnelle [UO] conduite par la Direction générale de l’armement [DGA].
Peu souvent sous les projecteurs, le SEA assure une activité soutenue (et essentielle) dans la bande sahélo-saharienne [BSS], où il mène ses opérations depuis 13 emprises réparties dans cinq pays au profit de la force Barkhane et de la TF Sabre (forces spéciales). Il « s’appuie chaque fois que cela est possible sur les possibilités d’externalisation afin de limiter l’empreinte logistique. Sont traités en priorité les boucles arrières de transport et une majorité des boucles avant lorsque les conditions sécuritaires le permettent », lit-on dans son rapport d’activité pour 2017.
L’an passé, ce service a « projeté », sur l’ensemble des théatres d’opérations, 31% de ses effectifs militaires. Un « pourcentage élevé en raison de la diminution du nombre de personnels affectés au SEA », précise le document.