Malgré les apparences, le président français n’était pas hier totalement content de l’évolution de la situation au Mali, notamment la gestion de certains marchés. Français Hollande enrage désormais sur le partage du gâteau malien avec la perspective de l’octroi du marché du ravitaillement des quelque 12 000 Casques bleus en cours de déploiement au Mali à la société américaine Supreme Group.
François Hollande a promis jeudi à Bamako que la France resterait aux côtés des Maliens pour reconstruire le pays comme elle les a aidés à chasser les rebelles islamistes qui menaçaient d’envahir leur territoire. Devant la vingtaine de chefs d’Etat présents hier au Stade du 26 mars à l’occasion de la cérémonie de prise de fonction du président Ibrahim Boubacar Keïta, François Hollande a assuré que son pays sera présent au Mali à travers les entreprises et les ONG françaises. Une manière de dire que les marchés de la reconstruction du Mali notamment les 280 millions d’euros d’aide sur les 3,5 milliards levés lors d’une conférence de donateurs à Bruxelles seront réservés aux sociétés françaises en grande colère dans la gestion des marchés au Mali par l’ONU.
En effet, comme l’ont révélé nos confrères de Jeune Afrique, Les Français enragent. Malgré leur engagement militaire et financier au Mali, le marché très convoité du soutien logistique de la Minusma est en train de leur passer sous le nez. C’est la rentrée et Paris fait grise mine. De bonne source, c’est la société américaine Supreme Group, dont le siège est à Dubaï, qui serait sur le point d’être retenue par la division « Procurement » des Nations unies pour ravitailler les quelque 12 000 Casques bleus en cours de déploiement au Mali. Plusieurs entreprises françaises sont en lice, mais leur concurrente américaine a déjà fourni des prestations aux Casques bleus dépêchés dans les Balkans, au Moyen-Orient, dans la Corne de l’Afrique, au Tchad et en Côte d’Ivoire.
C’est donc pour calmer ses entrepreneurs qui ne reportent déjà pas dans son cœur à cause de l’augmentation des charges fiscales des entreprises à l’hexagone, que François Hollande a promis de les privilégier dans l’attribution des marchés de reconstruction des infrastructures dans les régions nord du pays. Comme quoi, la France récupère de la main gauche ce qu’elle va donner de sa droite. Et le partage du gâteau Mali ne fait que commencer et on ne doit jamais oublier les propos mémorables du Général De Gaule : « la France n’a pas d’amis, mais des intérêts »
Youssouf Coulibaly