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Les avatars et les ravages d’une France amnésique

Une France paternaliste et condescendante qui a entretenu des relations tumultueuses avec l’Afrique, conspiratrice avec ses partenaires européens pour mieux exploiter les ressources minières africaines, mais également avec la rébellion du M.N.L.A. à qui elle fait miroiter le mirage d’une indépendance pour davantage s’incruster dans sa zone ; une France amnésique sur les soutiens dont elle a bénéficié face à l’épreuve du fascisme qui entre en transe à l’invocation du seul nom ‘’Wagner’’, sur ses cadavres dans les placards qui fait dans l’autoflagellation dramatique dont la trame est le sang de ses soldats versé au Mali, c’est la substance du factum de Abddel Kader DOUMBIA, un libre penseur, dans une tribune qu’il nous a fait parvenir. Il invite la classe politique, l’ensemble des patriotes à faire preuve de réalisme politique en apportant un soutien sans faille au président et au Premier ministre de Transition dans l’œuvre salvatrice de libération du territoire et de refondation de l’État. Lisez.

 

Les rapports entre l’Europe et l’Afrique n’ont pas toujours été des plus aisés. Ils ont plutôt été jalonnés, à travers les âges, d’une série de violences cruelles et barbares, dont l’Europe est la principale porteuse.
Pays d’Afrique et d’outre-mer (dont certains encore-honte à la France sont encore sous domination coloniale) ; Pays Anglophones d’Afrique pour l’Angleterre ; Pays lusophones d’Afrique pour le Portugal (malgré que ce dernier est aujourd’hui un des maillons les plus faibles d’Europe).
Les tumultes de la guerre d’indépendance pacifique par-ci, violente par-là, n’ont point été appréciés par les colonisateurs d’hier qui voulaient assimiler les peuples d’Afrique en les infantilisant pour mieux les maintenir dans l’ignorance de leur condition sociale et continuer d’exploiter, de piller leurs ressources du sous-sol ; à voler les fruits ingénieux de leurs créations artistiques qui même inspirèrent les « géniteurs » du cubisme dont Picasso fut l’un des plus illustres.
Ces rapports préexistent et nous apparaissent comme des survivances d’une mentalité coloniale qui trouve son terrain d’expression dans les rapports néocoloniaux.
Il suffit qu’un Africain, un chef d’État ou de gouvernement, un leader de parti politique fassent montre de nationalisme et de patriotisme pour que la France monte sur ses grands chevaux, s’irrite et se perde dans des invectives et qualificatifs identiques, presque, à ceux que les nazis leur attribuaient quand ils croupissaient dociles et collaborateurs sous leurs bottes également cruelles et féroces.
Elle- la France-oublie ses propres valeurs d’humanisme et de démocratie- arrachées de haute lutte- issues d’un siècle de ‘’lumière’’ par ailleurs mitigées et entachées d’idées parfois rétrogrades et racistes et s’attelle à vouloir s’imposer par la force, le chantage et le dénigrement en assimilant politiquement et physiquement les Africains, les Antillais, les Calédoniens patriotes et nationalistes tels Ernest OUANDIE et Félix MOUMIE (emprisonnés en Suisse) du Cameroun, Ben BARKA du Maroc, Patrice LUMUMBA du Congo, Mariem N’GOUABI et Patrice LISSOUBA du Congo divisé par le colonialisme ; de Sylvanus OLYMPIO, de Kwame N’KRUMAH, de Modibo KEITA, de Thomas SANKARA, de Amilcar CABRAL, de THIBAOU de la Nouvelle-Calédonie, etc. Ce, sous l’œil bienveillant de Félix Houphouët BOIGNY, des Léopold Sédar SENGHOR, BONGO père, Eyadema, Dénis Sassou N’GUESSO, Blaise COMPAORE (assassin de Thomas SANKARA) et des futurs collaborateurs à venir.
Ceci dit, la France apprécie mal et trouve même anormal qu’un pays africain ou une autorité fasse preuve d’autorité et de retenue à son égard, même si ces derniers sont en harmonie avec la dignité et les intérêts de leur peuple.

En qualifiant le Premier ministre malien de démagogue tout en considérant ses propos comme indécents et honteux, la France fait montre de paternalisme et de mépris, parce qu’elle refuse à ces pays et à leurs dirigeants le droit de prendre des décisions autonomes, conformément aux intérêts suprêmes de leur peuple.
Pourtant, l’État français fait montre d’amnésie et bombe le torse sans vergogne en se donnant un code moral au-dessus de tout soupçon. Il semble donc qu’une solidarité et une entente tacites existent entre les pays européens pour défendre et s’aliéner chacun à leur tour leur « précarré ».

Une parenthèse : en écrivant cet article, j’ai vu dans le journal télévisé de France 24 le décès d’un des derniers résistants de la 2e guerre mondiale mort à 101 ans, et qui doit recevoir-à juste titre d’ailleurs- les hommages de la nation française, alors que les ‘’Tirailleurs sénégalais’’ qui ont lutté à ses côtés n’ont pas reçu leur pension jusqu’à leur mort. Pis, ils n’ont fait qu’essuyer mépris et irrespect. 44 d’entre eux furent trahis et fusillés dans le cap de Thiaroye à la fin de la guerre pour avoir osé réclamer leur droit.
Ainsi donc, le refus de troupes militaires françaises de permettre l’entrée à Kidal des troupes de l’armée malienne en dit long sur la stratégie française. Cette attitude provoque, au niveau national, un sentiment de révolte et un mécontentement général.
Les forces qui cultivent ce sentiment de révolte et de mécontentement général ne sont ni l’État malien ni les chefs de parti, mais plutôt les patriotes indépendants et volontaires de la société civile.
Les causes sont à trouver dans le comportement ambigu de l’État français qui s’évertue à cacher ses desseins inavoués, mais découverts avec perspicacité par les Maliennes et les Maliens avertis.
Il semble d’après certains que l’État français s’adonne à des recherches et exploitations dans la zone du Nord où les forces du M.N.L.A. sont prépondérantes et manifeste une volonté inébranlable à vouloir contrôler cette zone.
Ce deal qui s’est installé entre elle et cette rébellion séparatiste n’admet nullement la présence d’une tierce force qu’elle soit nationale ou internationale, surtout lorsqu’elle (cette terce force) n’est pas choisie par elle… et encore moins si cette force est une force russe. Leur dessein serait ainsi dévoilé et leur plan mis en échec, parce que le but de la France était de mettre le Nord sous tutelle de l’O.N.U. et eux en auraient la responsabilité. « Diviser pour régner », voilà la politique de l’État français.
Provoquer d’une part la discorde, le désordre et l’affrontement entre les différentes forces armées en présence, et, d’autre part, l’affrontement entre les différentes ethnies de la zone participe de la part de la France de leur volonté de perpétuer leur présence dans la zone. Pourquoi ?
1-Pour la recherche d’une position stratégique au Nord, afin d’avoir un contrôle sur l’Afrique et la Méditerranée.
2-Continuer ou créer les bases d’une exploitation des richesses minières et pétrolières du Nord.
L’opinion nationale malienne et africaine chuchote partout et évoque le laxisme des forces militaires françaises à l’égard des ennemis du Mali et ne comprend pas l’inefficacité de toute cette armada d’hommes et de matériels militaires sophistiqués incapable de localiser l’ennemi, de suivre son mouvement et encore moins de le déloger. Ces envahisseurs vivent-ils suspendus entre ciel et terre qui surgissent subitement comme des anges ailés commettant leurs forfaits et disparaissant aussitôt ? Pourquoi ne pas localiser leur base arrière située quelque part entre le Mali, l’Algérie, la Mauritanie et la Libye ? Leur source d’approvisionnement en produits alimentaires, en gasoil, essence, armes et munitions ?

Malgré ses incompétences et insuffisances, voilà que l’État français menace de retirer une partie de ses troupes, parce qu’un sentiment anti-français serait installé au Mali. Ce sentiment anti-français, c’est la France elle-même qui l’a installé.
Lorsque le Premier ministre malien s’exprime aux Nations-Unies pour défendre les intérêts maliens, voilà que l’État français se voit tout de suite atteint de diarrhée verbale et ne contrôle plus ses propos. Il s’engage même dans des insultes vulgaires et n’hésite pas à dire que l’État malien essuie ses bottes avec le sang des Français tombés sur la terre malienne. Quelle tristesse ! Quelle misère ! Quelle hypocrisie ! Faisons alors un peu d’histoire.

1-Qui a trahi les Harkis d’Algérie qui voulaient quitter l’Algérie parce qu’ayant lutté à vos côtés contre leur propre pays ? Certains, arrivés en France, ont été parqués pendant 50 ans.
2-Qui a trahi les Afghans qui ont offert leurs services aux troupes militaires françaises et aux diplomates en Afghanistan en les laissant à la merci des talibans ?
3-Qui a trahi les ‘’Tirailleurs sénégalais’’ qui ont versé leur sang sur le champ de bataille aux côtés du général De Gaule et LECLERC et fusillés à Thiaroye (Sénégal), en 1944, (ils étaient 44), pour avoir réclamé leur droit et le même traitement que les soldats français ?
4-Qui a tué les nationalistes algériens en France qui manifestaient pacifiquement pour l’indépendance de leur pays, en 1961, et essuyé ensuite ses bottes avec leur sang ?
5-Qu’en est-il du massacre des 800 000 TUTSIS par les HUTUS en 1994 au Rwanda où la France a reconnu son implication ?
6-Qui a massacré les 100 000 nationalistes malgaches, en 1947, pour avoir manifesté contre le colonialisme français en marchant sur leur sang avec ses bottes?
Nous rappelons à la France que depuis De GAULE, POMPIDOU, Giscard, le colonialiste MITTERAND (il fut ministre de l’Intérieur du Gouvernement français en 1958, donc ministre de la répression), le voyou SARKOZY, HOLLANDE et aujourd’hui MACRON, en passant par CHIRAC, aucun soldat africain (maghrébin et noir d’Afrique et des Antilles) n’a reçu sa prime de guerre et n’est rentré dans son droit.

Le corps de ces vaillants soldats n’a-t-il pas servi de bouclier pour protéger maintes Français contre les balles meurtrières des fascistes allemands. Louant à sa manière la combativité des soldats noirs, Hitler n’a-t-il pas dit : « Sans les Noirs, j’aurais fait de la France une bouchée en 24 heures ». Ce sont ces soldats qui évitèrent à De GAULE, LECLERC et tant d’autres de tomber qui furent méprisés et piétinés par ce même De GAULE et compagnie. Quel genre de soldat et d’homme étaient-ils donc pour ne pas reconnaître la valeur suprême et inestimable d’une vie offerte quand sur le champ de bataille les sangs ont la même couleur ?
Et voilà-encore une fois- que la France parle du gouvernement malien et de ses dirigeants comme ayant un comportement indécent honteux et après avoir mordu comme une souris, elle souffle sur nous comme pour apaiser le mal, en disant : nous sommes venus pour aider ; nous avons une histoire commune (faite de colonisation, de violences et de cruauté oublie-t-on d’ajouter) ; nous voulons un partenariat, des échanges économiques et culturels et patati et patata.
Vous ne pouvez pas avoir des échanges culturels avec des peuples qui à vos yeux possèdent une sous-culture et qui, aux yeux d’un de vos présidents incultes, ne sont pas encore entrés dans l’histoire.

Au regard de ces rapports historiques violents, condescendants et teintés d’un complexe de supériorité, qui de la France ou de l’Afrique a eu à avoir un comportement honteux, indécent et démagogue ?
Pourquoi MACRON alors martèlerait-il successivement ‘’Pardon’’ et à l’Algérie et au Rwanda, si ce n’est la manifestation d’un sentiment de culpabilité qui trouve son origine dans le système colonial et esclavagiste cruel et barbare, dont la base structurelle et logique était fondamentalement et volontairement animée, alimentée et entretenue par le racisme, un racisme bête et méchant. Les Belges n’ont-ils pas arraché à leurs mères congolaises des métisses, mulâtres enfants pour les emporter en Belgique ? De même les enfants de la Creuse en France.
D’autre part, la France menace de retirer ses troupes du Mali si le sentiment anti-français continuait. Les hommes politiques au Mali de même que les observateurs avisés savent que c’est du bluff subitement orchestré par son complexe tendanciel de mass-media qui lui est inféodé (à l’État français) pour mieux tester le degré de soumission du Gouvernement et de l’État malien et apparaître dès lors comme une force exclusive et incontournable dans la résolution des problèmes maliens.
Il s’agit aussi pour eux de montrer à la Communauté internationale, à la communauté internationale capitaliste, qu’elle (la France) demeure toujours le maître du jeu dans ses rapports avec ses anciennes colonies.
Raisons pour lesquelles je dis que la France ne joue pas franc jeu. Elle a toujours trahi les nations et les peuples dans leur lutte pour l’indépendance et la liberté et a toujours trahi et contourné les traités établis et signés entre elle et les résistants et rois africains. Elle se présente à nous et à la face du monde comme étant la championne de la démocratie, d’un partenariat d’échanges économiques équitables alors qu’elle POSSEDE ENCORE DES COLONIES EN PLEIN 21e SIÈCLE et qu’elle ASSASSINE ceux qui, au nom de la liberté d’expression qu’elle a elle-même souhaité aux incultes de « JE SUIS CHARLIE », les nationalistes comme Jean-Marie THIBAOU qui réclamaient l’indépendance et les-encore une fois- 100 000 Algériens patriotes et nationalistes tués et jetés dans la Seine, lors de la manifestation pacifique de 1961.
La présence de la France au Mali n’est pas désintéressée. Depuis le 20 Janvier 1962, elle cherche à y revenir. Elle n’a jamais digéré son renvoi. C’est pourquoi en quittant les camps, les plus civilisés d’entre eux ont fait leur besoin (chié dira-t-on en langage vulgaire) dans les locaux qu’ils occupaient… Bref.
Dioncounda leur a donné l’occasion, en 2012, nonobstant le caractère spécifique de la situation de l’époque. Depuis, une armada de soldats français et autres n’ont pas su venir à bout des envahisseurs. Il semble que la France fait toujours montre de laxisme et s’est arrangé au niveau de l’O.N.U. pour prendre la paternité des opérations au Sahel et ensuite d’atteler les autres pays européens. Il semble donc qu’une solidarité et une entente tacites existent entre les pays européens pour défendre et s’aliéner chacun à leur tour leur « précarré ». En fait, c’est la solidarité des impérialistes qui s’accordent tous sur un point : exploiter de façon éhontée les ressources minières des pays en voie de développement et entrent en désaccord dès lors que leurs intérêts s’affrontent. La violence dès lors devient le terrain sur lequel se résolvent leurs contradictions irréductibles à l’instar des guerres à l’échelle mondiale comme la 1re et la 2e guerre mondiale avec leur cortège de malheur, de souffrance et d’hécatombe (bombe atomique : Hiroshima et Nagasaki ; bombe au napalm : Vietnam…)
Le refus des troupes militaires françaises de permettre l’entrée à Kidal des troupes militaires maliennes en dit long sur la stratégie française. Que fait-elle au Nord ? Que veut-elle ? Que cherche-t-elle ?
Nous savons, d’après les anciennes cartes, que la zone du nord est riche en ressources minières de tout genre. Organiser et soutenir, même subtilement, les séparatistes du Nord (toutes tendances et fractions militaires confondues) entre bel et bien dans cette stratégie afin de séparer le Nord du Sud. Ce qui leur permettra d’avoir plain-pied dans cette zone une fois que les séparatistes du M.N.L.A. obtiendraient leur « indépendance ».
Cette séparation du Nord d’avec le Sud, le régime colonial français l’avait conçue et entretenue. De quoi s’agit-il ?
Goundam, Tombouctou, Kidal, Ménaka, Tessalit (sel gemme) doivent être attribuées aux Touareg par la Loi du 10 janvier 1957 prise avec Houphouët BOIGNY député à l’Assemblée nationale française et Guy MOLLET chef du Gouvernement de l’époque. C’est pourquoi dès l’indépendance du Mali en 1960 et le départ des troupes coloniales françaises, en 1962, la rébellion des Touareg est déclenchée en 1963 sur instigation de l’État français dirigé par le général De GAULE.
Depuis, les différents gouvernements qui se sont succédé ne ménagent aucun effort pour parvenir à leur fin. Raison pour laquelle le président Modibo KEITA a dit un jour : « J’ai chassé les Français de chez moi, mais ils sont toujours en train de rôder autour de moi. Un mauvais fils les fera revenir ».
Raison pour laquelle-donc- lorsque le Premier ministre malien, en l’occurrence Monsieur Choguel Kokalla MAIGA, déclare du haut de la tribune des Nations Unies le plein droit de la République du Mali de critiquer le laxisme et l’ambiguïté des troupes militaires françaises et de choisir à l’occasion ceux qui peuvent l’assister dans la défense de son territoire, voilà que l’État français s’en offusque et crie à la trahison… faisant preuve elle-même d’amnésie en refusant d’inscrire dans les programmes d’enseignement et les archives de son histoire les différentes relations historiques entre la France et l’Afrique (esclavage et colonisation), en Asie (Cambodge, Vietnam avec Diên Biên Phu), en Afghanistan, aux Antilles, dont quelques-uns sont encore sous domination coloniale.
Dire donc que les bottes maliennes marchent sur le sang du Français tombé au Mali, c’est oublier les bottes françaises qui ont marché sur la face à terre des populations d’Afrique, des Antilles et du Viêt Nam cravachées avec violence et ricanement dans le cadre des travaux forcés, populations à qui on a enlevé toute humanité, toute culture, tout droit à vivre et à penser par elles-mêmes et pour elles-mêmes et c’est de la part de l’État français de faire preuve de comédie dramatique larmoyante arrosée d’autoflagellation pour attirer la compassion.
-Le soldat français a trouvé la mort dans l’exercice de ses fonctions en voulant sauver, dit-on, le Mali.
-Idem pour les soldats ‘’Tirailleurs sénégalais’’ et maghrébins qui ont trouvé la mort dans l’exercice de leur fonction imposée sur le sol français, en versant leur sang pour sa libération, pour sa dignité retrouvée et dont certains ont été fusillés à Thiaroye en 1944, trahis et poignardés dans le dos.
Qu’en est-il de la jeune malienne étouffée dans l’avion avec un oreiller raciste et dont l’assassin court toujours ?
L’attitude de Monsieur Choguel Kokalla MAIGA traduit le sentiment profond des Maliens. Il n’a fait que dire ce qui a été constaté sur le terrain et que certains politiciens maliens véreux tairont. Il a souci de l’unité de son pays et le patriote qu’il est souffre à l’idée de voir son pays divisé.
La France n’a en perspective que la Loi du 10 Janvier 1957, c’est-à-dire la PARTITION SOUDAINE DU MALI.
Le Mali a le droit d’inviter d’autres forces ou d’autres armées à titre de forces adjudantes pour l’aider. En quoi cela gênerait-il la France ?
En s’agitant frénétiquement, la France fait preuve d’un acte manqué qui met à nu son inconscience relevée, c’est-à-dire qu’elle croit que le Mali lui appartient au même titre que la Côte-d’Ivoire, le Sénégal, le Djibouti, etc.

Dans son combat contre le fascisme allemand, la France n’a-t-elle pas reçu l’aide des armées anglaises, américaines et de l’Union des républiques socialistes soviétiques (U.R.S.S.) ? Plusieurs forces armées de différents horizons se sont retrouvées sur le champ de bataille pour défendre la même cause. Pourquoi le Mali n’engagerait-il pas des forces de différents horizons pour défendre son territoire surtout lorsque la cause à défendre implique le monde entier à cause de son caractère international ?
Lorsque des révolutionnaires et des progressistes du monde entier se sont donné rendez-vous sur la terre d’Espagne, en 1936, pour lutter contre une branche de la réaction mondiale incarnée par le Franquisme, ce n’était pas au nom de leur pays respectif. Ils étaient des volontaires venus à titre privé. Si l’ENNEMI ET COMMUN ET LA CAUSE COMMUNE, TOUTE FORCE EST LA BIENVENUE COMME FORCE D’APPUI A D’AUTRES FORCES pour défendre l’intégrité d’un territoire occupé par des envahisseurs. Il s’agira alors de bien la contrôler, de bien définir ses objectifs, de l’accompagner même dans ses différentes opérations sur le terrain. Bref, cette force ne sera point un électron libre. La synergie des forces dans le partage des informations aura un impact certain.
Si Wagner des Russes doit venir, il sera le bienvenu. Si les ‘’Wagner’’ des Chinois, Coréens, Américains, Italiens ou Martiens doivent venir, alors ils seront également les bienvenus. Le Mali défend son territoire avec qui il veut. En accusant Wagner d’exactions et de débordements en Centrafrique, la France oublie les siennes. Elle s’affole et accuse Wagner de tous les maux. Mais, ses actions positives, elle n’en parle pas. La France oublie qu’une bonne partie de sa libération est due aux troupes de l’U.R.S.S. qui les premiers sont entrés dans Berlin. Dans une guerre, il existe et il a toujours existé des dégâts collatéraux qui ne peuvent pas être taxés d’actes criminels.
Soutien doit donc être apporté au président de la Transition, Son Excellence Assimi GOITA, au Premier ministre Choguel Kokalla MAIGA et à son gouvernement qui usent de réalisme politique par rapport à la situation spécifique que traverse le Mali.
De même Assimi GOITA doit être soutenu dans son effort et sa volonté de restructuration du Mali, sans empressement. Pour ce faire, du temps doit être donné à la Transition qui doit être accompagnée dans son œuvre.
Les hommes politiques maliens, de même que les chefs de Parti doivent faire preuve de réalisme politique et éviter d’adopter des attitudes figées et dogmatiques sans tenir compte du caractère historiquement spécifique de la situation qui exige la double unité du peuple et des partis politiques pour s’organiser en d’un vaste front patriotique contre l’envahisseur. Le discours ne doit point porter sur des éventuelles élections présidentielles qui ne résolvent pas la question fondamentale de l’occupation de la Patrie.
La contradiction en principe est à l’unisson de toutes les forces vives de la Nation (Armées, Société civile, Associations de divers ordres, Partis politiques) pour libérer le territoire de l’occupation étrangère au-delà de tout clivage. Il faut dans des moments historiques spécifiques savoir faire preuve de réalisme et s’élever au-dessus de tous les préjugés, de toutes les considérations subjectives et des calculs politiques mesquins voulant honorer sa personne pour n’envisager avec maturité que l’intérêt suprême de la Patrie. Tout autre comportement ne serait que manifestation d’un plan et d’un dessein inavoués liés à la promotion égoïste de sa propre personne. En tant que Maliens vivant la réalité malienne, c’est à nous de fixer les termes du combat politique que nous avions engagé. Il ne s’agit pas d’avancer avec des formes mécaniques et stéréotypées de pensée, mais de comprendre toute la complexité de la situation et faire preuve d’une intelligente conscience historique.

La Transition doit d’abord terminer, parachever, le mandat de Ibrahim B. KEITA. Il apparaît que tout l’enjeu réside en grande partie au niveau des Partis politiques qui s’activent frénétiquement pour s’organiser les élections. Comme disait DESCARTES : « La précipitation est source d’erreurs ».
La politique n’est pas une course de vitesse ; c’est une course de fond. Se fixer coûte que coûte un délai d’application des choses sans que les conditions objectives ne soient réunies, c’est faire preuve d’étroitesse d’esprit et de courte vue. Il faut savoir dominer son impatience et être d’une impatience patiente.
Ceci dit, les Partis politiques de la place peuvent, avec beaucoup de volonté politique et d’élévation d’esprit, contribuer à aplanir les terrains boursouflés. Bref, à niveler les contradictions politiques en refusant unanimement toute participation à des éventuelles élections présidentielles. Cela, en vue de soutenir Assimi GOITA et son Gouvernement qui luttent pour libérer le territoire malien des mains des envahisseurs. Voilà le problème principal auquel doivent s’atteler tout bon Malien, tout bon citoyen, tout bon patriote. Toute élection doit être suspendue pour résoudre cette contradiction, pour enlever les épines de nos pieds afin que les chefs de partis politiques puissent, à l’avenir, parcourir sans danger le territoire de la République du Mali pour battre campagne.
Voilà la clé du report des élections, clé à laquelle devront se soumettre la C.E.D.E.A.O. et la Communauté internationale.
Cette solidarité nationale puissante, générale démontrera à la face du monde que le peuple malien comprend la situation historique spécifique que traverse son pays et estime que son destin se trouve entre les MAINS de ses filles et de ses fils.

ABDEL KADER DOUMBIA
Libre penseur
N.B. : le titre est de la Rédaction

Source : Info-Matin

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