Les tronçonneuses ronronnaient, le bruit de ces engins et le vacarme provoqué par la chute des arbres abattus alertaient une patrouille des agents des Eaux et forêts de la Cote d’Ivoire qui sans peine mettaient le grappin sur les dix bûcherons maliens. Ceux-ci étaient forts étonnés. Ils avaient requis et obtenu des chefs coutumiers du village de Sama, localité située sur le territoire malien, l’autorisation d’abattre des arbres. Un périmètre a été affecté à cet effet. Il était donc inadmissible que leur activité débouchât sur une interpellation. D’ailleurs, ils se trouvaient bel et bien sur le versant malien.
Mais voilà, ils étaient interpellés, puis conduits devant le procureur de Boundiali et écroués à la Maison d’arrêt et correctionnelle de la même ville. Des âmes généreuses, qui s’étaient lancées à leur recherche, apprenaient que l’issue du procès ne leur avait pas été heureuse, puisqu’ils étaient condamnés à trois mois de prison ferme et au paiement des dommages évalués à 15 millions de F CFA. Le tribunal leur reconnaissait coupables d’intrusion et d’abattage clandestin d’arbres de la forêt classée.
Le chef de village, le maire et d’autres notabilités appelés à la rescousse opposaient une fin de non recevoir. Les 10 détenus criaient famine en se plaignant et de la quantité et de la qualité des repas distribués, en appelaient à la générosité de leurs compatriotes.
Finalement, la diplomatie malienne avait langue avec la partie ivoirienne afin de trouver une issue heure à cette affaire. Des efforts couronnés de succès, puisque la semaine dernière les cinq derniers incarnés ont été libérés, cinq l’ont été précédemment. Tous ont rejoint leur terre natale.
Source: Journal L’Informateur- Mali