Dans un rapport non encore publié du Vérificateur Général, l’ancien ministre de la culture serait cité dans différentes affaires de malversations financières.
Cependant d’après le Sphinx, qui rapporte l’information, il vient d’être « soustrait de la procédure d’enquête » grâce à son nouveau statut de diplomate.
« Pourtant épinglé dans différents rapports d’enquête dont celui du Vérificateur Général, l’ex ministre Bruno Maïga vient de bénéficier de l’immunité diplomatique à travers sa nomination en qualité d’ambassadeur du Mali en Italie ».
C’est suite à une lettre de dénonciation adressée, preuves à l’appui, par des anonymes sous le pseudonyme « Les Gardiens de la République » au Vérificateur Général que le service de ce dernier aurait procédé à une enquête. D’après le journal, les conclusions des travaux de vérification impliquent l’ancien ministre de la culture et son DAF dans les faits ayant fait l’objet de dénonciation.
« Dès réception, le Vérificateur Général procéda à une enquête, voire à une vérification des faits énoncés. Même si son rapport annuel n’a pas encore été rendu public, il nous revient que l’ex ministre et son DAF y sont bel et bien épinglés et le VeGal y suggère de transmettre le dossier à la justice ».
Les Faits
Dans leur correspondance, « Les Gardiens de la République » reprochent au ministre Bruno Maïga et son DAF, Nouhoum Diallo, les irrégularités suivantes :
« La subtilisation et l’utilisation frauduleuses de la somme de 15.000.000 F CFA sur le compte Opéra du Sahel, peu de temps après la prise de fonction de Nouhoum DIALLO en février 2013, en violation de la Convention de production et de financement, convention signée avec la Fondation Prince Claus des Pays Bas ».
« Le détournement des indemnités pour travaux d’heures supplémentaires effectuées en mai 2012 par certains agents de la Direction des Finances et du Matériel dans le cadre de l’élaboration de l’Avant-Projet de Budget 2013, pour un montant de 5.664.808 F CFA».
« Les déprédations des crédits des chapitres, dits d’opérationnalisé technique, destinés exclusivement et spécifiquement à la valorisation et à la promotion culturelle et artistique pour un montant de 120.936.000 F CFA dilapidé en grande partie pour des achats fractionnés de fournitures, consommables, produits, matériels et mobiliers en violation des règles de la spécialité budgétaire et de la passation des marchés et dans le mépris absolu du principe de gestion axée sur les résultats ».
« L’exécution frauduleuse, par clientélisme et favoritisme, des fonds des chapitres ‘’Fonctionnement lié à l’investissement’’ des BSI Renforcement Capacité Secteurs Culture et Appui à la CPS Secteur Culture – Jeunesse sans mise en concurrence en violation du code des Marchés Publics et des Délégations de Service Public pour un montant de 188.238.000 F CFA entièrement exécutés par fractionnement au profit de fournisseurs dont la plupart ne figurait pas sur le fichier ( ?) Fournisseur du ministère »
« L’exécution frauduleuse et la dilapidation des fonds de contrepartie sur le Budget d’Etat par voie de clientélisme et de fractionnement pour un montant de 84.518.000 F CFA engloutis en grande en grande partie dans les achats de fournitures, matériels et autres en violation des règles de la spécialité budgétaire et de la passation des marchés ».
« L’attribution, par le ‘’truchement de soumissions arrangées’’, de marchés sur le Budget Spécial d’Investissement pour un montant de 573.304.520 F CFA, à des bénéficiaires pré-désignés qui sont en réalité des crypto-protégés (amis et proches) du ‘’tandem’’ dont certains n’avaient pas d’expérience en matière de marchés similaires ou ne disposaient pas, au vu et su de tous, de surfaces financières suffisantes ».
« Fragmentation, par fractionnement des dépenses et indiscipline budgétaire, des achats de même nature, éparpillés sur presque tous les chapitres de manière à échapper aux règles de la passation des marchés, pour un montant portant sur plus de 150.000.000 F FCA, frauduleusement repartis par favoritisme et clientélisme entre divers fournisseurs dont la plupart ne figurait pas sur le Fichier ( ?) Fournisseur du ministère ».
Et aux « Gardiens de la République » de conclure :
« Avec Bruno MAIGA et Nouhoum DIALLO, le département est devenu un terrain où prospèrent le vice et un cimetière pour l’art et la culture ».