Les responsables électoraux au Mali ont commencé à compter les bulletins de vote après le second tour de scrutin présidentiel au Mali qui, selon les observateurs, serait essentiellement pacifique, malgré des violences sporadiques dans des régions où le pays lutte contre les terroristes .
Les électeurs ont décidé dimanche si le président Ibrahim Boubacar Keïta devait remporter un deuxième mandat de cinq ans après avoir obtenu 41% des voix au premier tour le 29 juillet. Son principal adversaire, Soumaïla Cissé, âgé de 68 ans, avait obtenu 18% des suffrages et n’a pas réussi à réunir une opposition fracturée .
“Toutes les bureaux du scrutin présidentiel au mali étaient dotées de personnel, le matériel électoral était suffisant et les urnes étaient correctement scellées”, a déclaré Cécile Kyenge, chef de la mission d’observation de l’Union européenne, aux journalistes. L’UE avait des observateurs postés dans 300 des quelque 23 000 bureaux de vote du scrutin présidentiel au Mali
second tour du scrutin présidentiel au mali
Dans la région de Tombouctou au centre, qui est l’une des plus durement touchées par les attaques jihadistes, un travailleur électoral a été tué alors que des inconnus ont volé des urnes dans un autre bureau, a indiqué Boubacar Thera, porte-parole d’une mission d’observation régionale. Certains bureaux de vote sont restés fermés après que des hommes armés ont menacé les électeurs, a déclaré Thera.
En première ligne dans une guerre régionale contre les djihadistes dont les attentats à la bombe et les attaques à main armée deviennent de plus en plus sophistiqués , l’échec du Mali à écraser les djihadistes se fait sentir en Afrique de l’Ouest. Alors que le soutien a diminué pour Keïta, âgé de 73 ans, connu sous le nom de IBK, les analystes affirment que l’absence d’une forte opposition l’a aidé à obtenir des votes.
IBK a voté vers 9 heures dans le quartier Sébénikoro de la capitale, Bamako.
“Maintenant, il reste au peuple malien de décider”, a-t-il déclaré à ses partisans après avoir voté. “Je promets que toutes les difficultés que nous avons connues ces dernières années sont maintenant derrière nous.”
Selon un récent sondage, malgré le mécontentement grandissant du public face à son incapacité à endiguer la corruption, à inverser la tendance de l’insécurité et à créer des emplois, près des deux tiers des Maliens continuent d’approuver la performance de Keita. Alors que le chef de l’opposition Cissé qui a servi le gouvernement suffisamment longtemps crée la méfiance des électeurs , a déclaré Mamouni Soumano, chef de l’organisation, le Centre Malien pour le Dialogue et la Démocratie .
Insurgés islamistes
Le Mali s’est fracturé en 2012 lorsque des séparatistes Touaregs et des insurgés islamistes, bénéficiant d’un afflux massif d’armes provenant des stocks d’armes libyens, se sont emparés du nord du pays à la suite d’un coup d’État qui a laissé l’armée en lambeaux. Quelques mois après une intervention militaire française qui a repoussé certains insurgés, IBK a remporté des élections sur des promesses de prise de contrôle du nord.
Cissé a déclaré qu’il était confiant de la victoire en raison de l’insatisfaction des électeurs à l’égard de la présidence d’IBK.
“Au cours des cinq derniers mois, j’ai voyagé à travers le pays”, a-t-il déclaré dimanche à son domicile de Bamako. “Les Maliens veulent le changement, ils veulent un avenir, ils veulent de l’espoir.”
Après la participation de 43% des électeurs inscrits au premier tour, le taux de participation aux élections était bas dans la capitale.
“Les gens ne votent pas parce qu’ils ne voient pas l’intérêt”, a déclaré Bahama Sidibé, 30 ans, qui dirige sa propre entreprise dans la ville. “C’est très dommage, mais la politique et les politiciens ont déçu le peuple”.
Le ministère de l’Administration territoriale dispose de cinq jours pour déclarer les résultats provisoires du scrutin présidentiel au Mali
Source: intellivoire
