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Le professeur Abdoulaye Diarra dans son livre » La Gauche française et l’Afrique subsaharienne » déclare : » François Hollande a redressé les hésitations sous-régionales sur la crise du Mali «

Le professeur Abdoulaye Diarra dans son livre  » La Gauche française et l’Afrique subsaharienne  » déclare :  » François Hollande a redressé les hésitations sous-régionales sur la crise du Mali  »

Abdoulaye Diarra Recteur usjpb diplome autorisation delivrance

C’est un ouvrage de plus de trois cent pages que le professeur Abdoulaye Diarra, excellent constitutionnaliste, l’un des rares professeurs maliens les plus prolifiques en termes de publication et de pro-réactivité sur les questions internationales, vient de publier. C’est un livre qui embrasse plusieurs secteurs de développement. D’un  titre fort évocateur :  » La Gauche française et l’Afrique subsaharienne « , l’ouvrage de l’actuel recteur de la faculté des sciences juridiques revient sur  la  période coloniale en passant par les indépendances africaines et la récente crise malienne marquée par l’intervention française.

L’ouvrage de l’auteur  débute avec l’époque coloniale dans les années 1880 en passant par le XX siècle marquée par la décolonisation et la mise en route du processus d’indépendance. Après un rappel succinct de la pensée socialiste européenne, le livre revient sur les idées et les pratiques de la gauche française (SFIO, parti communiste et socialiste unifié)  face à la décolonisation de l’Afrique. D’éminentes personnalités de la Gauche française sont abondamment citées tout au long des lignes de l’ouvrage notamment Jean Jaurès considéré comme le père des socialistes français, Léon Blum, Guy Mollet, François Mitterrand, le premier président  socialiste français, l’ancien  premier ministre socialiste Michel Rocard, pour ne citer que celles-là.

Il nous revient sous la plume du constitutionnaliste malien non moins collaborateur du journal  »L’Indépendant  » que les nouvelles institutions de la cinquième République vont opérer une mutation de la vie politique française. Il précise que cette évolution ne s’accompagnera  pas d’une transformation des comportements et des représentations sur le plan international notamment en Afrique. Il en veut pour preuve le programme commun qui a occasionné l’arrivée au pouvoir pour la première fois des socialistes en 1981 à travers l’élection de François Mitterrand. A cette époque, fait-il remarquer, la politique tiers-mondiste du parti socialiste n’a pas résisté à l’épreuve du pouvoir comme le montrera l’abandon de la politique de Jean Pierre Cot en 1982.

L’année 1986 selon l’auteur nous semble une date essentielle.  » Le bilan du dialogue Nord-Sud demeurait dérisoire et les politiques d’ajustement tentées en Afrique subsaharienne soulevaient plus de problèmes qu’elles n’en résorbaient. La gauche au pouvoir  depuis 1981 perdit la majorité à l’Assemblée nationale dominée désormais par la droite « . Cette nouvelle situation ne fut pas sans conséquences sur les relations franco-africaines et conduisit à une reformulation des axes essentiels  de la coopération franco-africaine par le parti socialiste devenu force politique d’opposition. L’auteur signale qu’à partir de cet instant le dialogue Nord-Sud piétine pour diverses raisons : le débat théorique  sur les négociations globales s’enlise à cause de positions politiques difficilement conciliables ou l’endettement des grandes puissances demeurait préoccupant et le cours des matières premières connaissait une chute continue. Par ailleurs, les politiques d’ajustement entreprises par la banque mondiale et le FMI ne laissent apparaitre que des résultats forts mitigés. Ces politiques d’ajustement s’appuient sur des critères aux conséquences sociopolitiques négatives. Il s’agit, entre autres, du contrôle strict de la masse monétaire, du crédit et des dépenses publiques, un ajustement des taux de change, la reconnaissance de l’initiative privée, la dévaluation des monnaies. Une stratégie qui n’a pas, selon professeur Abdoulaye Diarra, endigué la pauvreté de la grande majorité des populations subsahariennes, mais elle a surtout contraint  les pouvoirs publics à diminuer les budgets centrés sur les secteurs sensibles (éducation, santé, habitat…).

L’autre volet essentiel abordé par le livre est l’intervention militaire française au Mali. Auparavant, le président français avait analysé cette crise, comme le rapporte l’auteur, en des termes qui ne souffrent d’aucune ambigüité. Lors d’une visite d’Etat au Sénégal, François Hollande a déclaré :  » les pratiques mafieuses des groupes terroristes, les erreurs qui ont marqué l’intervention en Libye et notamment le manque de contrôle des armes, le trafic de drogue qui a corrompu l’économie malienne mais qui menace chacun en est conscient toute l’Afrique, l’insuffisance du développement économique et social du Sahel, les horreurs actuelles ne peuvent plus continuer, nous devons prendre nos responsabilités… « . La décision du président français d’intervenir au Mali a germé à partir de cet instant.

Et l’auteur d’écrire :  » le président de la République française vient d’opérer une rupture systématique avec l’ancienne approche française sur notre pays. Il a fait preuve d’une consistance et d’une constance remarquable dans la gestion de la crise de notre pays et l’histoire reconnaitra un jour que c’est François Hollande qui a redressé les hésitations sous-régionales sur la crise du Mali. On lui a tout raconté. Il a tranché aux Nations unies. Le Mali ne sera pas abandonné et l’intégrité  territoriale, l’indivisibilité  de la République du Mali et le caractère laïc de la République ne seront pas négociés « .  Signalons que l’auteur a reçu une correspondance de François Hollande en date du 2 juin 2014 dans laquelle il l’a salué pour son franc-parler. François Hollande écrivait ce qui suit : «   conformément aux principes que j’affirmai à Dakar en 2012, j’ai voulu donner une impulsion nouvelle à la politique française en renouvelant les relations avec les Etats africains afin qu’elles soient basées sur une confiance mutuelle au service du développement, de la démocratie et de la promotion des valeurs universelles « .

Massiré DIOP

 

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