La Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cédéao) a conclu un sommet chargé en nommant à sa tête le président togolais Faure Gnassingbé. L’organisation a par ailleurs donné son accord de principe à l’adhésion du Maroc.
Un passage de témoin a conclu le sommet de la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cédéao) à Monrovia, dimanche 4 juin : la présidente sortante, la chef de l’État du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, qui accueillait la réunion dans sa capitale, a confié le soin de lui succéder au président togolais, Faure Gnassingbé.
Le Président Faure GNASSINGBE est elu par acclamation President en exercice de La CEDEAO 2017-2018
Au terme d’une année passée à la tête de l’organisation économique de l’ouest de l’Afrique, Ellen Johnson Sirleaf a salué la contribution des forces de la Cédéao, dont « beaucoup ont fait le sacrifice ultime de leur vie », à la restauration de la paix dans son pays après une terrible guerre civile (1989-2003). Elle a aussi mis en garde contre « des attentats terroristes (qui) mettent en danger la stabilité régionale ».
Son successeur a, quant à lui, immédiatement appelé à réaliser une « Cédéao des peuples ». « Il nous faudra sans plus tarder enlever les dernières barrières au brassage et à l’imbrication de nos populations, responsabiliser notre jeunesse en encourageant sa mobilité économique dans l’espace régional, mettre à contribution nos hommes d’affaires, mettre à profit notre potentiel démographique, miser sur l’agriculture et l’industrialisation… Autant de défis que nous devons relever ensemble pour l’épanouissement de nos populations », a-t-il déclaré selon RFI.
Netanyahou en observateur
Le sommet s’est déroulé en présence du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, qui a réaffirmé sa foi dans l’avenir de l’Afrique, « un continent ascendant », et réitéré son souhait de voir Israël retrouver auprès de l’Union africaine (UA) le statut d’Etat observateur. En marge du sommet, il a également profité de l’occasion pour normaliser ses relations avec le président sénégalais Macky Sall, brouillées après un vote à l’ONU contre la colonisation des territoires palestiniens occupés.
La présence du chef de gouvernement israélien a toutefois conduit le roi du Maroc, Mohammed VI, à renoncer à se rendre au sommet. La Cédéao examinait pourtant dimanche la demande d’adhésion de son royaume, officialisée en février. Les dirigeants ouest-africains ont donné leur accord de principe et ont « chargé la Commission d’examiner les implications d’une adhésion du royaume du Maroc au regard des dispositions des traités de la Cédéao et de soumettre ses conclusions » au prochain sommet de l’organisation, selon le communiqué final.
La Cédéao a enfin exprimé son inquiétude quant à la situation « en Guinée-Bissau, au Mali, dans le nord du Nigeria, au Niger, au Burkina Faso » ainsi qu’en Côte d’Ivoire, a souligné le président de la Commission de la Cédéao, Marcel Alain de Souza, qui a appelé à « plus de vigilance ».
Il a lancé à cette occasion « un appel pressant et solennel » à tous les protagonistes de la crise qui agite depuis près de deux ans la Guinée-Bissau, pour s’engager dans « la mise en oeuvre des accords de Conakry », conclus en octobre dans le cadre d’une médiation de la Cédéao. Ces accords, visant à résoudre la crise entre le chef de l’État, José Mario Vaz, et le parti au pouvoir, prévoient une « procédure consensuelle » pour choisir un Premier ministre « ayant la confiance du président » et devant rester en place jusqu’aux législatives de 2018.
Avec AFP
france24