La tension ne cesse de monter entre Ankara et Athènes. Samedi, à la veille de manœuvres militaires turques au large de Chypre, le président Recep Tayyip Erdogan a proféré de nouvelles menaces contre les autorités grecques à propos des ressources gazières en Méditerranée.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a lancé, samedi 5 septembre, de nouvelles menaces contre la Grèce à propos des tensions en Méditerranée orientale, à la veille de manœuvres militaires au large de Chypre.
« Ils vont comprendre que la Turquie est assez forte politiquement, économiquement et militairement pour déchirer les cartes et les documents immoraux » a déclaré Recep Tayyip Erdogan, faisant allusion à des zones maritimes que la Grèce et Chypre considèrent comme leurs zones économiques exclusives.
« Ils vont comprendre, soit par le langage de la politique et de la diplomatie, soit sur le terrain via d’amères expériences », a prévenu le président turc lors d’une allocution télévisée. « La Turquie et le peuple turc sont préparés à toute éventualité et à toute conséquence ».
L’armée turque va démarrer, à partir de dimanche, cinq jours de manœuvres militaires en République turque de Chypre du Nord, une entité reconnue uniquement par Ankara, ont indiqué des responsables militaires turcs.
Athènes dément des discussions avec Ankara
L’Otan avait annoncé cette semaine que les dirigeants grecs et turcs avaient accepté d’engager des pourparlers techniques pour prévenir tout nouvel incident entre leurs marines respectives.
Mais la Grèce avait ensuite démenti être prête à participer à des discussions, poussant Ankara à accuser Athènes de refuser le dialogue.
La Grèce et Chypre accusent les Turcs de violer leur souveraineté en menant des forages d’exploration dans leurs eaux. « La Turquie est prête à toute forme de partage (des ressources en hydrocarbures), du moment qu’il est équitable », a encore déclaré, samedi, le président Erdogan.
Depuis le 10 août, Ankara a déployé le bateau sismique Oruç Reis et une escorte de navires de guerre turcs pour prospecter une zone riche en hydrocarbures, au large de l’île grecque de Kastellorizo et à 2 km des côtes turques.
La Turquie prospecte également dans les eaux de la République de Chypre, pays de l’UE qu’elle ne reconnaît pas depuis la partition de l’île en 1974.
Fin août, la tension est montée d’un cran quand les deux pays ont effectué des manœuvres militaires rivales, la Turquie avec les États-Unis puis avec la Russie, la Grèce avec la France, Chypre et l’Italie.