Au Mali, la première journée des concertations nationales sur la transition politique, organisées par la junte au pouvoir, s’est tenue samedi 5 septembre. C’est à présent à un comité d’experts de faire la synthèse des « termes de référence » proposés.
Avec notre envoyé spécial à Bamako, David Baché
L’événement a rassemblé partis politiques, syndicats, société civile et groupes armés signataires de l’accord de paix de 2015, exception faite des ex-rebelles de la CMA qui n’ont pas souhaité participer aux travaux.
Au total, plus de 500 participants ont examiné samedi les « termes de référence », c’est-à-dire les objectifs de ces concertations nationales, tels que proposés par les militaires. Les participants ont pu proposer des amendements à ces objectifs et c’est désormais un comité d’experts qui doit en faire la synthèse.
Ils sont une vingtaine à faire partie de ce comité : enseignants, chercheurs, responsables de la société civile ou fonctionnaires de l’administration malienne. Ce groupe compte aussi des militaires, selon Moussa Camara, conseiller de la junte chargé de faire une première synthèse des modifications et enrichissements proposés, samedi, par les participants.
Mais c’est bien à ce comité d’experts dont les participants ont été choisis par le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), qu’il revient à présent d’examiner, dans le détail, l’ensemble de ces contributions et de les prendre ou non en compte dans l’élaboration des « termes de référence consolidés » qui serviront de base de travail pour les prochaines discussions. Discussions qui se tiendront de jeudi à samedi prochain.
Propositions des participants
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Les militaires du CNSP avaient préparé un premier document énumérant les causes multiples de la crise malienne : mauvaise gouvernance, corruption ou encore détérioration de la situation sécuritaire, pour ne citer que les premières. Ces maux devant guider les priorités à définir de la transition à venir.
Samedi, les participants ont pu ajouter certaines préoccupations, telles que l’emploi, la question migratoire ou encore l’impunité. Les partisans du M5-RFP, la coalition qui a mené la contestation populaire avant le coup d’État militaire, ont aussi, à nouveau, demandé à être associés à l’organisation de la concertation, au même niveau que la junte au pouvoir.
La semaine prochaine, les débats aborderont enfin les questions cruciales du moment, à savoir les organes de la transition politique à venir, sa durée ou encore la répartition des postes entre civils et militaires.
Des débats auxquels lex ex-rebelles de la CMA ne participeront pas non plus, a expliqué leur porte-parole.
La CMA n’a pas voulu participer à ces concertations, parce que dès les premières heures qui ont suivi le renversement de l’ancien régime un contact a été établi entre nous et les responsables du CNSP. D’un commun accord, nous avons décidé de l’organisation d’une réunion de haut niveau à Kidal qui devait jeter les bases de notre collaboration future dans le cadre de l’organisation de cette transition. A notre grande surprise, cette réunion a été reportée sine die sans explication convaincante de la part du CNSP.
Almou Ag Mohamed, porte-parole de la CMA
RFI