Mohamed Ould Abdel Aziz a annoncé ce référendum lors d’un meeting ayant rassemblé des milliers de personnes à Néma où il effectue une visite jusqu’à mercredi.
Le référendum visera, selon l’annonce de Mohamed Ould Abdel Aziz, la suppression du Sénat, une institution qui, de son point de vue, « alourdit » le processus d’adoption des lois en Mauritanie.
Le président mauritanien n’a pas donné de dates.
« En tant que président de la République, je proposerai la suppression du Sénat », a-t-il affirmé.
Son discours a été diffusé en direct par la radio et la télévision publique.
« Nous allons convier toute la classe politique pour un dialogue autour de cette question qui sera par la suite soumise à un référendum constitutionnel », a indiqué M. Aziz, sans préciser de date.
Il a reproché au Sénat, la chambre haute du Parlement formée de 58 membres et dominée par la majorité présidentielle, « d’alourdir le processus d’adoption des lois » en Mauritanie, en allongeant la durée des procédures.
Il suggère de créer à la place du Sénat des « conseils régionaux » dont les membres élus seront « constitués des ressortissants des régions pour veiller à leur développement économique et social », sans plus de détails.
Il a appelé « tout le monde » à participer à un dialogue qui sera organisé notamment autour de ces changements constitutionnels. Il a affirmé donner à ses opposants « trois à quatre semaines » pour prendre leur décision s’agissant de leur participation à ce débat.
Les dernières élections sénatoriales organisées en Mauritanie remontent à 2010.
M. Aziz n’a pas explicitement évoqué la question de son éventuel troisième mandat qui fait l’objet d’une polémique entre l’opposition et le gouvernement après que des ministres aient exprimé « le mérite du président pour plus deux mandats ».
Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 2008, il a été élu en 2009, puis réélu en juin 2014 pour un second mandat de cinq ans.
Mardi, il a assuré qu’il « ne constituera pas un obstacle (à) l’enracinement de la démocratie dans le pays », estimant « tout à fait normal » que des ministres évoquent la question de la Constitution dans le cadre d’un « climat politique donné ».
M. Aziz doit inaugurer à Néma une usine de lait d’un coût de 17 millions de dollars (14,8 millions d’euros) et d’une capacité de production de 30.000 litres par jour. L’investissement doit contribuer à réduire la facture annuelle d’importation de lait du pays qui se monte à plus 5,5 millions d’euros, de source officielle.
Avec AFP