Après la tenue du » grand rassemblement » du vendredi 5 juin dernier, au Boulevard de l’Indépendance à Bamako, pour » exiger la démission du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta « , le président du parti ADEPM, Aboubacar Sidick Fomba revient sur les motifs réels de la demande de son départ. Cette manifestation était organisée par la troïka, la CMAS de l’Imam Mahmoud Dicko, l’EMK de l’ancien ministre de la Culture, composée de Cheick Oumar Sissoko et le FSD, un regroupement de l’opposition politique.
Anti-IBK notoire, président de l’Alliance Démocratique du Peuple Malien (ADEPM), Dr Aboubacar Sidick Fomba précise que la lutte contre la gestion du président de la République n’est pas fortuite. » Nous exigeons la démission de Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta de la présidence de la République du Mali pour des motifs réels, vérifiables et précis. »
Il s’agit selon lui, de l’incapacité et l’incompétence à gérer le pays, la violation de la constitution et du droit humain, la non-application des lois votées par les députés et promulguées par le président de la République, le pillage du patrimoine de l’État, l’endettement abusif de la République du Mali et la transformation du Mali en pays de narcotrafiquants par l’autorisation de la culture de la drogue au Mali en violation de la constitution. S’y ajoutent » la complicité dans la promotion de l’homosexualité en violation de nos mœurs et coutumes, la corruption à outrance à tous les niveaux, le détournement des ressources allouées à la loi de programmation et d’orientation militaires et l’organisation frauduleuse des élections législatives par la nomination des députés en violation des règles de la démocratie portant atteinte à la mémoire des martyrs de 1991. »
Dans la même veine, Dr Aboubacar Sidick Fomba a révélé que » le président de la République a empêché la réalisation de l’alternance politique par la voie des urnes, la voie indiquée par la démocratie chèrement acquise. La gestion opaque et par clientélisme des ressources de la République du Mali « . Avant d’expliquer que » la mise en cause de la souveraineté militaire du Mali à travers la signature de la coopération militaire de défense et surtout la création de l’armée reconstituée à la place de l’armée Républicaine est une trahison de la nation malienne. »
Pour lui, l’abandon des régions du centre du Mali à leur sort entraîne quotidiennement des morts parmi les civils. Et le président de l’ADEPM de s’interroger sur une complicité éventuelle dans l’enlèvement de l’honorable Soumaïla Cissé depuis le 25 mars dernier. » L’enlèvement du chef de file de l’opposition est une illustration de son incapacité et de son incompétence (ndlr : IBK), s’il n’est pas complice » s’exclame-t-il, avant d’ajouter : » la liste est longue et très longue. »
Par ailleurs, le président de l’ADEPM a évoqué la démission en 2012 de l’ex-président de la République du Mali, Amadou Toumani Touré connu sous le diminutif d’ATT. » Démocratiquement élu,il a été contraint à la démission. De la même manière nous exigeons la démission d’IBK qui a fait plus qu’une mutinerie, il est auteur d’un coup d’État institutionnel « , a-t-il averti. Rappelons que l’ancien président ATT a été renversé le 22 mars 2012 par un coup d’Etat à la suite d’une mutinerie, dont les auteurs l’accusaient d’ » incompétence dans la gestion de l’offensive rebelle lancée en janvier 2012. » Il démissionnera officiellement le 8 avril de la même année après une médiation internationale, à deux mois de la fin de son deuxième quinquennat.
Daouda SANGARE
Source : l’indépendant