En intervenant lors de la conférence de presse du Groupe d’action pour la réconciliation et le dialogue (Gard), l’ancien Premier ministre Mohamed Ag Amani s’est dit favorable au dialogue avec les djihadistes maliens Iyad Ag Agaly et Amadou Kouffa. C’était le lundi dernier à la Maison de la presse de Bamako.
Faire le bilan des activités réalisées et dégager les perspectives. Tel était l’objet de la conférence de presse organisée en début de semaine par le Groupe d’action pour la réconciliation nationale et le dialogue (Gard). Les débats étaient animés par le président du Gard, l’ex maire de la commune VI, Souleymane Dagnon, le président d’honneur étant l’ancien Premier ministre, Ahmed Mohamed Ag Hamani. L’artiste Abdoulaye Diabaté était aussi au présidium. Premier à prendre la parole, l’ancien Premier ministre a donné sa part de vérité sur la crise sécuritaire au Mali. Selon lui, cette crise est un combat d’intérêt entre les groupes armés et non entre les populations du nord du Mali.
“Le Gatia, la Cma, la Plateforme se battent pour leurs propres intérêts”
“La quasi-totalité des populations du nord du Mali ne sont pas partie prenante de cette crise. Et elles ne se reconnaissent pas en ces gens-là. La crise au nord du Mali, pour moi, c’est un conflit entre des groupes armés qui se battent pour le pouvoir politique et l’argent. Ces gens ne sont pas mandatés par qui que ce soit. Que ce soit le Gatia, la Cma, la Plateforme, ils se battent uniquement pour leurs propres intérêts” a soutenu l’ancien Premier ministre. C’est pourquoi, selon lui, il faut un Etat fort afin de résoudre ce genre de problèmes. “Sans un Etat fort, il n’y aura pas de démocratie, il n’y aura pas de paix” a-t-il averti, tout en affirmant sa disponibilité à accompagner de telles initiatives. Il s’est dit par ailleurs favorable à un dialogue avec des djihadistes Amadou Kouffa et Iyad Ag Aghaly afin de ramener la paix. “Il faut rencontrer Iyad, Amadou Kouffa, les convaincre de déposer les armes. Mais il faut d’abord les localiser c’est là le problème” a-t-il ajouté.
Par ailleurs, faisant le bilan des activités réalisées par le Gard depuis sa création en 2014, son secrétaire général, Boubacar Amadou Touré, a souligné qu’ils ont mené beaucoup d’activités dans le cadre de la réconciliation entre les fils de ce pays. C’est dans ce cadre que des rencontres ont eu lieu avec les anciens présidents Moussa Traoré et Dioncounda Traoré. Et le groupe décide de rencontrer les autres présidents. “Au Gard, nous sommes une association d’hommes de paix, de compromis, de bonne composition, de non violence engagée à soutenir avec vigueur, partout au Mali, le processus de dialogue, de réconciliation nationale et de pardon” a indiqué le secrétaire général du Gard.
Kassoum THERA