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Le président de l’Adepm, Dr Aboubacar Sidick Fomba, sur la situation nationale du pays : « Par manque de courage politique, IBK protège ses arrières en créant les conditions de la partition du Mali »

Dans une réflexion, le président de l’Alliance démocratique pour le peuple malien (Adepm), Dr Aboubacar Sidick Fomba a posé un diagnostic sans complaisance de la situation politico-sécuritaire que vit notre pays depuis plus de six ans. Face à laquelle le régime IBK peine à trouver une solution définitive. Selon lui, le pire,  c’est que le président de la République ne montre aucun signe qu’il a effectivement la volonté d’abréger la souffrance de nos populations, cibles des attaques meurtrières et inhumaines. 

De sa lecture, le président de l’Adepm a été formel : « Si IBK n’a pas le courage politique de sauver le Mali ayons le courage patriotique d’arrêter l’hémorragie de l’incapacité et de l’incompétence qui risque de conduire à la partition de notre pays ». Et de marteler que le président IBK,  par manque de courage politique,  est en train de protéger ses arrières et créer les conditions pouvant conduire le Mali vers la partition. « Le manque de courage politique est le fait de se laisser manipuler et  trimballer par la France qui a son propre agenda, la partition du Mali. IBK est en train d’enfoncer le clou de la partition à  travers la prorogation du mandat des députés, un dialogue politique de mise en scène dans le seul et unique but de réviser la constitution Malienne afin d’appliquer l’Accord d’Alger de partition », a-t-il déploré.
Selon lui, l’Accord d’Alger,  pour son application,  exige une révision constitutionnelle. Donc sans révision constitutionnelle pas d’application de l’Accord d’Alger, d’où l’acharnement d’aller à une révision constitutionnelle. A voir de plus près, dit-il, l’Accord d’Alger arrange plus la France que les groupes séparatistes qui ont précipité notre pays dans l’abime. « Par peur d’être seul à prendre la responsabilité historique de cette partition, IBK a invité à la table certaines personnes ayant peu de crédibilité, assoiffés et intimement liés à l’appareil de l’Etat pour achever le travail », a-t-il renchéri.
La nécessité de passer à une transition politique
Il ajoutera que la nomination du Pr Dioncounda Traoré comme Haut représentant du président pour le centre et celle des personnalités chargées de conduire le dialogue politique inclusif et d’autres nominations s’inscrivent dans cette logique. « Sachant bien son incapacité et son incompétence à relever le défi, le président IBK se met dans la logique de protéger ses arrières d’où la signature d’un Accord politique de gouvernance sinon qui peut être d’un accord politique de promotion et de protection des arrières du président de la République dans l’unique objectif de préparer les élections présidentielles de 2023 », précise le président de l’Adepm.
De son avis, cet accord politique de gouvernance est la création de nouveaux pôles politiques d’où le morcellement de la majorité présidentielle et l’affaiblissement du parti RPM. Et d’indiquer que les nominations abusives des activistes et des agents de la presse et d’autres personnalités influentes au cours des Conseils des ministres sont des signes d’une véritable campagne politique pour  les échéances à venir.
C’est pourquoi, précise-t-il, en lieu et place d’une transition politique, le président de la République a préféré un Accord politique de gouvernance de promotion pour ses arrières et leurs alliés. Car, le peuple malien doit prendre tout son courage patriotique pour arrêter cette hémorragie qui n’a que trop duré. « Il s’agit d’obliger le président de la République à renoncer à la prorogation du mandat des députés et de la révision constitutionnelle et à annuler l’Accord politique de gouvernance pour aller à la transition avec un premier ministre de plein pouvoir sur la base d’une large concertation et qui ne sera pas candidat pour l’élection présidentielle de 2023 », a proposé le président de l’Adepm.
A l’en croire, cette transition aura comme mission d’organiser toutes les élections notamment les législatives et la présidentielle pour donner plus de légitimité à nos élus. Aussi, il fait remarquer la nécessité d’organiser une conférence nationale souveraine pour discuter de toutes les questions relatives à la vie de la nation et pouvant prendre en compte la réalité de la démocratie à la malienne qui doit aboutir à une  4ème République ou la République de la refondation du Mali.
En ce qui concerne la question sécuritaire, il a laissé entendre qu’il faut mettre fin à l’Accord de défense entre la France et le Mali en se focalisant sur notre armée tout en revenant à nos accords de coopération militaire signés par le président Modibo Keita et qui ont été reconduits par le président Moussa Traoré. « Donc nous avons l’obligation morale et patriotique de  venir au secours pour mettre fin aux plans machiavéliques de la disparition de notre très chère et unique patrie. Pour ce faire, nous sollicitons une union sacrée de toutes les forces patriotiques pour arrêter cette hémorragie génocidaires de prédation, du processus de  néocolonialisme et de la partition de notre pays », a-t-il fait savoir.
Féliciter et encourager les députés de l’opposition
S’agissant de l’auto-prorogation du mandat des députés, il a invité les Maliens à comprendre que c’est sans surprise que la majorité présidentielle vote en faveur du texte, car son action s’inscrit dans la continuité en direction du gouvernement et la surprise pourrait être le fait de voter contre. Selon lui, l’abstention est un désintérêt, un choix politique actif qui consiste à ne pas se prononcer pour montrer son désaccord, donc c’est une grève contre le vote. Et de poursuivre que l’abstention n’est pas un suffrage exprimé c’est-à-dire qu’elle est une expression plus forte politiquement pour une minorité que de voter contre.
Pour conclure, il précise  que lors du vote de la prorogation du mandat des députés, l’abstention est le choix politique actif le plus approprié. En effet, précise-t-il, cette abstention est une alerte,  un signal fort qui démontre l’incapacité des députés de l’opposition contre la prorogation, d’où la notion de grève de vote. « Dans tous les cas le gouvernement est responsable de la violation de la Constitution par son incapacité à organiser les élections législatives et c’est au peuple de redresser la barre. Les députés de l’opposition doivent être félicités et encouragés à cause de leur grève contre cette imposture en lieu et place des insultes en leur endroit. C’est une mauvaise option d’agir ainsi ou même une autre manière de s’arranger du côté du pouvoir. Continuons le combat et refusons cette prorogation du mandat des députés dont le seul et l’unique but est d’organiser la révision constitutionnelle pour appliquer l’Accord d’Alger », a conclu le président de l’Adepm.
Mama PAGA
Source: Le Pays
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