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Le pouvoir Ibk pris dans l’étau de ses propres scandales : Le grand malaise chez les religieux

Essoufflé en seulement une année de gestion, de par ses propres turpitudes, le régime IBK n’émeut plus grand monde. On sent une certaine gêne dans les rangs des “souteneurs” du candidat IBK, celui-là même qui a réussi, lors des deux tours de la présidentielle de 2013, à créer un grand engouement chez les électeurs maliens autour de sa carrure d’homme d’Etat, sa légendaire intégrité, lesquelles avaient fini par faire de lui “l’homme de la situation”… Celui à même de mettre aux pas les bandits armés du Nord de gré ou de force, à amorcer un changement vrai dans la gouvernance du pays, et à redonner aux Maliens ce légitime lendemain enchanteur dont ils aspirent depuis 54 ans.

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Et dans le grand “capharnaüm” des souteneurs de tous ordres, la communauté musulmane du Mali, de Kayes à Kidal (KIdal ?) s’arrogeait à elle seule la part du lion. Des appels à voter pour le “Kankélétigui” fusaient de toutes parts, dans les familles et autres lieux de rencontre, et mêmes dans les mosquées. Les motions de félicitation, des déclarations de soutien et d’accompagnement ont continué de la sorte avec l’élection du “sauveur du bateau Mali”.

 

Dans les tous premiers mois du régime, les opposants, pour une quelconque critique ou contradiction, étaient pris à partie et catalogués au rang des gens qui n’ont pas “pitié” du Mali. Le président IBK a lui-même, des fois, encouragé ses “souteneurs” dans cette voie, en qualifiant ses détracteurs et autres porteurs de contradiction, souvent pour la bonne marche des choses, de “hasidi” (foncièrement méchants) et de “niéngo” (égoïstes).

 

Aujourd’hui, avec tous ces scandales qui confondent le régime et qui ont pratiquement réduit ses marges de manœuvre et terni l’image du Mali, le malaise est perceptible chez les religieux et ceux qui, disons le gros du lot de la “Umma islamique”, avaient fait d’une question d’honneur l’élection du président IBK, semblent avoir perdu la langue. Le “Kankélétigui” n’incarne t-il plus un modèle à suivre ? En tout cas, le silence des religieux étonne à plus d’un titre.

 

En effet, ne seraient-ils pas en train de jaser dans nos mosquées si le président IBK, comme ils l’avaient imaginé, avait réussi à mater les groupes armés du nord, à recouvrir l’intégrité territoriale du Mali, à mettre les “sangsues de la République” en prison, et à impacter positivement sur le vécu quotidien des Maliens ? N’oublions pas que c’est sur la base de ces éléments d’appréciation que 77% des maliens, qui y croyaient fermement, ont accordé leurs suffrages à IBK.

 

A l’épreuve seulement une année de gestion, les choses se passent comme si les Maliens s’étaient subitement retrouvés en plein cœur du fameux “mythe de la caverne” de Platon, philosophe grec, d’origine aristocratique et disciple de Socrate. Que d’illusions perdues donc !

 

Une seule certitude : les affaires scabreuses qui secouent en ce moment le pays ne militent pas en sa faveur. Serait-ce aussi sérieux pour que les religieux (les musulmans) qui ont majoritairement mobilisé pour IBK, et qui pensaient même qu’il leur doit sa victoire historique, perdent de la voix ? Là, ne serait-on pas en porte-à-faux avec l’adage qui dit que “c’est dans les moments difficiles qu’on reconnait ses amis” ? À méditer.

 

Assane SY DOLO

SOURCE: Soir de Bamako  du   21 oct 2014.
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