Le Niger, l’un des pays les plus pauvres au monde, s’est doté de son propre avion de renseignement pour lutter contre les groupes armés islamistes le long de ses frontières avec le Mali et la Libye, a annoncé mercredi le gouvernement.
« L’avion est là. Il a coûté 7 milliards de francs CFA (10,7 millions d’euros). C’est un avion +espion+ doté d’un pilote avec le même rôle qu’un drone », a indiqué le ministre nigérien de l’Intérieur, Hassoumi Massaoudou, lors d’une conférence de presse.
« Depuis la guerre en Libye à partir de la fin 2011, le président de la République a décidé que nous nous dotions, nous aussi, de nos propres capacités de renseignements aériens en temps réel », a indiqué le ministre.
L’appareil, censé accorder au Niger « des capacités autonomes » en matière de renseignements, sert « de grandes oreilles » au pays afin de traquer « les grands terroristes (présumés) que nous suivons dans le nord du Niger et au Mali », a-t-il souligné.
L’armée française dispose depuis décembre 2013 de deux drones non armés à Niamey, visant à surveiller la bande sahélo-saharienne.
L’armée américaine dispose également de drones à Niamey, qu’elle a commencé à faire voler il y a un an et demi au Niger pour fournir un soutien en renseignements aux forces françaises, qui ont lancé une opération en janvier 2013 contre les islamistes au Mali voisin.
Malgré des frontières considérées comme poreuses, le Niger constitue un îlot de stabilité dans une zone en proie aux troubles. Autour ce pays, Mali, Libye et Nigeria sont tous confrontés à des groupes armés djihadistes.
Le Niger est le 187e et dernier pays au monde en terme de développement humain, selon l’ONU, malgré d’importants gisements d’uranium et l’exploitation plus récente de pétrole.
AFP