Quatre ministres étaient, le jeudi 21 novembre 2019, devant les députés en plénière. Le Ministre de la Défense et des anciens combattants, le général Ibrahima Dahirou Dembélé accompagné de ses collègues de la sécurité et de la Protection civile, de celui de l’Administration Territoriale et de la décentralisation et du ministre de la cohésion sociale de la paix et de la réconciliation. Le ministre de la Défense était le plus attendu et cela compte tenu de la gravissime situation sécuritaire avec son lot de morts à n’en pas finir. Il répondait ainsi à l’interpellation du député Moussa Diarra de la Commune IV du District de Bamako.
Comme il fallait s’y attendre le Ministre Dembélé a fait un aveu de taille, celui de reconnaître publiquement un manque criard d’équipements et de conditions pour les soldats sur le terrain. Par cet aveu, qui renforce déjà les soupçons de détournement, Dahirou aurait contribué à verser une pièce à conviction dans le dossier et pour éclairer la lanterne des enquêteurs sur l’épineux dossier d’achat d’armements pour les FAMA. A quand les premières interpellations après cette nouvelle pièce capitale pour la suite ?
De fortes odeurs de détournement de fonds alloués aux forces armées et de sécurité dans le cadre de la loi d’orientation et de programmation militaire se font sentir. Plus de 1230 milliards décaissés pour n’avoir que des avions cloués au sol et autres armements inadaptés et désuets. Le Président de la République et celui de la Commission Défense à l’assemblée Nationale ont été les premiers à se rendre compte que l’argent débloqué aurait servi à autre chose que d’équiper les forces de défense et de sécurité. Ils viennent d’être rejoint par le Ministre de la Défense, le Général Ibrahima Dahirou Dembélé, qui après une visite auprès des troupes, après les attaques sanglantes de Tabancort, a affirmé devant la représentation nationale que les troupes manquent d’équipements et des conditions optimales pour mener à bien leur mission régalienne. Cette allégation d’un témoin oculaire est une nouvelle pièce à conviction pour la justice, afin d’ouvrir incessamment une procédure judiciaire contre X pour détournements des deniers publics dans l’achat des équipements militaires pour les FAMA.
Nombreux sont désormais les maliens qui s’indignent de ne pas voir des têtes tombées et pas des moindres, celles qui ont planifié et exécuté cette sordide affaire de détournement des fonds au détriment de nos soldats qui tombent faute des moyens. Qu’ils soient hauts gradés, anciens ministres de la défense ou députés à l’Assemblée Nationale, la justice ne devrait pas être sélective. Tout comme elle doit être équitable et juste pour ne pas sanctionner des innocents à la place des vrais coupables.
Le Ministre de la Justice garde des sceaux, Me Malick Coulibaly, requinqué par les propos du Président de la République, lors de la rentrée des cours et tribunaux, lesquels propos ont valeur de soutien sans faille, ne doit plus hésiter, ni céder aux pressions des bourreaux de la République qui ont à leur solde une certaine presse vendue qui le vilipende. Malick Coulibaly a, aujourd’hui, la légitimité populaire, mais cette légitimité n’aura de sens que lorsqu’elle permettra au peuple de voir écroué au gnouf tous les délinquants financiers et les traitres de la République.
En définitive, il urge pour le Mali de faire la lumière sur toutes les affaires de détournements des deniers publics afin d’avoir une place de choix auprès des bailleurs de fonds qui ont commencé à nous fuir. Tout comme il est une impérieuse nécessité d’élucider la mafieuse affaire des équipements militaires afin d’en acquérir en qualité et en quantité pour remonter le moral des troupes.
Youssouf Sissoko
Source: Infosept