Le groupe État islamique a confirmé, jeudi 31 octobre, la mort de son chef Abou Bakr al-Baghdadi, tué dans une opération américaine en Syrie, et a nommé son successeur en menaçant les États-Unis de représailles.
La confirmation de la mort d’Abou Bakr al-Baghdadi a été faite dans un message audio posté sur l’application Telegram. « Ô musulmans, Ô moujahidines, soldats de l’EI […], nous pleurons le commandeur des croyants Abou Bakr al-Baghdadi », y a déclaré Abou Hamza al-Qourachi, présenté comme le nouveau porte-parole de l’organisation extrémiste.
Cette confirmation intervient cinq jours après l’annonce de son décès par Donald Trump dans une opération américaine en Syrie. Dans son enregistrement audio d’une durée de sept minutes, le nouveau porte-parole de l’organisation jihadiste a appelé à venger cette mort, en menaçant spécifiquement les États-Unis de représailles et en qualifiant son président de « vieil homme insensé ». « Ne te réjouis pas Amérique, a continué Abou Hamza al-Qourachi, il est venu celui qui te fera oublier les horreurs » d’Abou Bakr al-Baghdadi et « les coupes amères […] dont le goût te paraîtra doux ».
Le groupe État islamique a en effet indiqué dans ce même message audio que l’assemblée consultative de l’organisation, le Majlis al-choura, avait prêté allégeance à Abou Ibrahim al-Hachemi al-Qourachi en tant que « commandeur des croyants » et nouveau « calife des musulmans ». Ce nom avait rarement été mentionné parmi les potentiels successeurs de Baghdadi.
« Nous ne savons pas grand-chose de lui, sauf qu’il est le principal juge de l’EI et qu’il dirige l’Autorité de la charia », a indiqué à l’Agence France-Presse Hicham al-Hachemi, un expert irakien de l’organisation jihadiste. Si l’homme est peu connu, son nom de guerre apporte quelques indications. « Al-Hachemi al-Qourachi, c’est un élément qui montre qu’il y a probablement eu une discussion importante au sein du conseil pour trouver la « perle rare », l’homme en mesure de prendre le relais », décrypte auprès de RFI Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen à Genève.
Pour succéder à Abou Bakr al-Baghdadi à la tête du groupe EI, il fallait « un érudit qui connaisse à la fois la religion, mais aussi l’Irak et la Syrie », poursuit le chercheur. Abou Ibrahim al-Hachemi al-Qourachi semble remplir ces critères.
L’appel aux représailles et à la vengeance est une rhétorique habituelle dans le discours de l’État islamique. D’abord pour parler d’al-Baghdadi et que c’est un homme qui a fait beaucoup pour l’organisation […] Et le deuxième élément, c’est une forme de mobilisation des troupes.