Avec, à sa tête le grand imam, Ben Essayouti, une délégation de Tombouctou a été reçue en audience, au palais de Koulouba, par le président de la République. Au menu des entretiens, la délocalisation de l’Ecole Hégire à Bamako ; mais aussi, le détournement de son fonds de roulement par certains membres du cabinet de Mme Jacqueline Nana, ministre de l’Education Nationale.
Tenue samedi dernier, la réunion de restitution a eu lieu dans la « cité des 333 saints ». Entouré de ses proches, le grand imam de Tombouctou, Ben Essayouti, a informé les populations, à travers leurs représentants, de sa mission à Bamako. Mais surtout, du retour prochain de l’Ecole Hégire à Tombouctou.
Destinée aux élèves désireux de poursuivre leur cursus scolaire en arabe, l’Ecole Hégire a été inaugurée en 1998, à Tombouctou, par le président Konaré.
Mais suite aux évènements douloureux du nord et l’insécurité qui s’en est suivie, elle a été délocalisée à Bamako. Avec, à la clé, son personnel. Après le retour à la normale, les populations avaient réclamé le retour de l’Ecole Hégire à Tombouctou. Sans succès.
De guerre lasse, les populations donnent mandat au grand imam de Tombouctou pour rencontrer le président de la République à ce sujet. Mais aussi, de lui faire part de leur désir ardent de revoir cette école à Tombouctou.
Arrivé à Bamako, Ben Essayouti et sa délégation ont été reçus par le Premier ministre, Moussa Mara. Qui a instruit, à la ministre de l’Education Nationale, de les recevoir. Aux fins de trouver une solution à ce problème.
De source proche de la délégation, la rencontre ne s’est pas déroulée comme prévue. La ministre de l’Education Nationale se serait opposée au retour de l’Ecole Hégire à Tombouctou. Du coup, l’imam et sa délégation en informent le président de la République, dont les instructions sont claires : prendre toutes les dispositions pour que l’Ecole Hégire soit re-délocalisée à Tombouctou.
Mais problème : avec quel fonds ? De sources proches du cabinet de la ministre de l’Education Nationale, la re-délocalisation sera retardée à cause, notamment, du détournement du fonds de roulement du premier trimestre par des mains invisibles.
D’où la colère du grand imam de Tombouctou. A la cérémonie de restitution de sa mission qui a eu lieu, samedi dernier, Ben Essayouti n’a pas mâché ses mots, face aux maux qui minent le système éducatif actuel. Il a, au passage, réclamé justice. Afin que les auteurs de ces détournements soient punis. Avec la dernière rigueur. Mais qui sont-ils ?
Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions !
Oumar Babi