A l’initiative de la Communauté des Rastas du Mali, des auditeurs de la Radio FR3, du Syndicat national des transporteurs et des commerçants détaillants du Mali, du Réseau des personnes handicapées du Mali, des centaines de Maliens ont battu ce mercredi matin le pavé. Objectif : protester contre la politique française à Kidal.
La marche est partie de la Place de la Liberté pour prendre fin devant le monument de l’indépendance où une déclaration a été lue par le président du Collectif des Ratastaman (CORASMA), Mohamed Bathily dit Ras Ba, organisateur principal de la marche. Communiqué à travers lequel des messages clairs ont été adressés aux autorités françaises, au président de la République du Mali et à la Minusma.
Selon Mohamed Bathily, l’intervention de la France pour stopper l’avancée des terroristes vers le Sud a été accueillie avec une ferveur populaire et a suscité une sympathie pro-française et un sentiment de patriotisme national. Car, cette intervention, dit-il, a sauvé le Mali.
Très enchanté par cette réussite, le président de la France, François Hollande disait que la «France ne fait que payer une partie de sa dette à l’égard du Mali». Cette phrase, indique Ras Ba, a fait pleurer de joie beaucoup de Maliens, elle a aussi fait rire beaucoup de Maliens et Africains.
Car, après la libération des régions de Gao, Tombouctou, la France, déplore-t-il, s’est octroyée le droit et le pouvoir de partir reconquérir seule la région de Kidal avant d’interdire l’armée malienne de renter dans la ville. Alors qu’au même moment, le MNLA débarque à Kidal avec armes et bagages. Comme si cela ne suffisait pas, l’armée malienne a été insultée et humiliée par la presse étrangère avant d’être acceptée à Kidal pour être ensuite cantonnée.
Cette situation, a dit le bouillant Ras BA, est inacceptable et inadmissible pour le peuple Malien qui est désormais résolu à ne plus subir. C’est pour cette raison, a-t-il précisé, que cette marche a été organisée.
«Cela n’est pas contre la France mais contre la politique française à Kidal. Nous saluons la France de Konna, mais nous sommes déçus de la France de Kidal», a-t-il dit. Des propos hostiles à la France ont été tenus par les marcheurs.
Des messages clairs ont été adressés aux autorités françaises, à IBK et à la Minusma.
«Si pour la France, le MNLA est un allié économique, pour le peuple malien le MNLA n’est qu’une association de criminels, de trafiquants de drogue. Nous exigeons de la France la poursuite de la sécurité et de la défense de ses intérêts mais dans la limite du respect de la sécurité et des intérêts du peuple malien», a martelé M. Bathily.
Il a demandé à IBK de déployer l’armée malienne sur tout le territoire national et de prendre le contrôle effectif de Kidal.
«Le peuple malien est attaché à sa souveraineté, à l’intégrité de son territoire et n’accordera aucun avantage arbitraire à une région», a-t-il ajouté.
Aussi, il a demandé à la Minusma, la liberté de circulation de l’armée malienne dans toute la région de Kidal et la sécurisation du gouvernorat, de l’antenne ORTM et tous les autres édifices publics de Kidal. S’y ajoute le cantonnement sans délais du MNLA.
Rappelons que cette marche de protestation était particulière à cause de la participation massive des personnes handicapés et des vielles personnes.
Le fait le plus marquant de cette marche a été la présence de Bourama Traoré, agé de 83 ans. Deuxième ambassadeur du Mali en chine, fidèle du premier président de la République, Bourama Traoré a indiqué que les « pères de l’indépendance se retournent dans leurs tombes » à cause de l’occupation d’une partie du territoire malien. L’autre particularité de cette marche est que c’est le fils d’un membre du gouvernement qui en est l’initiateur principal.