Le Fonds monétaire international (FMI) a refusé mardi d’accorder de nouveaux prêts au Zimbabwe avant que ce dernier ne règle ses arriérés à toutes les institutions financières multilatérales.
Le gouvernement du Zimbabwe doit 2,582 milliards de dollars à des créanciers multilatéraux, dont 1,6 milliard de dollars d’arriérés. Il doit à la Banque mondiale 1 milliard de dollars, à la Banque Africaine de Développement 612 millions de dollars, à la Banque européenne d’investissement 350 millions de dollars et 142 millions de dollars au FMI.
Le Zimbabwe doit également 3,09 milliards de dollars au Club de Paris et à d’autres créanciers, ce qui porte sa dette extérieure à 6,9 milliards de dollars.
De plus, le secteur privé zimbabwéen doit 1,9 milliards de dollars aux créanciers multilatéraux, mais il rembourse progressivement sa dette.
Lors d’un petit-déjeuner de travail entre le Zimbabwe et le FMI, le chef de l’équipe du FMI en visite, Domenico Fanizza, a déclaré que le Zimbabwe ne peut bénéficier du soutien financier du FMI en raison de sa dette importante auprès des institutions de Bretton Woods.
“Par ailleurs, il ne s’agit pas seulement des arriérés avec le Fonds. Le Fonds, selon ses règles et ses statuts, ne peut accorder de prêts au Zimbabwe avant que le pays ne paie ses arriérés auprès des autres institutions financières multilatérales telles que la Banque mondiale et la BAD. C’est le vrai problème, nous devons résoudre ce problème”, a souligné M. Fanizza.
Le Zimbabwe n’accède à aucun prêt du FMI depuis 2000 à cause de sa dette.
A la tête d’une mission de 10 jours du FMI au Zimbabwe, M. Fanizza critiqué la haute masse salariale du secteur public du Zimbabwe et a défié les autorités zimbabwéennes à le réduire afin de créer des fonds pour le développement social et celui de l’infrastructure.
“Votre masse salariale, s’élevant à 20% du PIB, est beaucoup inconsommable et vous devez trouver un moyen de le réduire. Je ne pense pas que le Zimbabwe peut s’en sortir avec une telle masse salariale”, a-t-il souligné.
Sur tous les 100 dollars que le gouvernement du Zimbabwe collecte des revenus, 76 dollars de cette somme servent à soutenir les salaires.
M. Fanizza a également invité le Zimbabwe à poursuivre la promotion de bonnes relations avec les partenaires de développement extérieurs et à travailler sur le changement de la perception négative du pays afin de créer une base solide pour l’attraction des investissements.
“Le reste de l’Afrique connaît une croissance économique rapide et vous devez suivre leur exemple. Vous devez faire partie de la nouvelle Afrique. Ne pensez pas que vous êtes spécial”, a-t-il fait valoir.
Le ministre des Finances Patrick Chinamasa a reconnu que la masse salariale du gouvernement n’était pas viable, mais a déploré l’absence d’un environnement favorable pour permettre au gouvernement de corriger la situation.
M. Chinamasa a également demandé au FMI d’exercer son influence sur la Banque mondiale afin qu’il puisse autoriser sa branche du secteur privé, la Société financière internationale, à faire des prêts au secteur privé du Zimbabwe.
L’équipe du FMI est au Zimbabwe pour procéder à une troisième et dernière revue du Programme suivi par le personnel (SMP) d’un an et pour discuter d’un possible successeur du SMP.