Lors d’une visioconférence du Conseil de sécurité consacrée à la jeunesse, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a plaidé pour une participation plus importante à la vie politique et aux processus de paix dans les pays affectés par un conflit.
« Cinq ans seulement après l’adoption de la résolution 2250 du Conseil de sécurité, des mesures encourageantes sont prises pour permettre aux jeunes de jouer leur rôle essentiel dans l’édification de sociétés pacifiques et justes », s’est félicité le chef de l’ONU devant les membres du conseil, constatant que « de la prévention à la médiation, de l’aide humanitaire à la réconciliation après un conflit, les jeunes s’impliquent à travers des mécanismes formels et informels, et en utilisant des plateformes traditionnelles et de nouvelles technologies ».
Il a ainsi noté qu’en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, au Mali et au Soudan, plus de 6.500 anciens combattants, pour la plupart des jeunes, ont bénéficié de programmes soutenus par des missions de maintien de la paix.
Le secrétaire général s’est dit encouragé de voir que des réseaux mondiaux ont vu le jour pour soutenir les jeunes artisans de paix. Il a noté que l’Union africaine a commencé à élaborer un cadre continental sur la jeunesse, la paix et la sécurité et que le Conseil de sécurité de l’ONU rencontre souvent des jeunes lors de ses visites dans les pays.
Evoquant la pandémie de COVID-19, M. Guterres a également noté avec satisfaction que des jeunes trouvent des moyens de s’engager, de s’entraider, et de conduire le changement. Il a pris l’exemple de la Colombie, du Ghana et de l’Irak, où des jeunes livrent des fournitures aux agents de santé en première ligne et aux personnes dans le besoin. « Ils gardent le contact au sein des communautés pour maintenir la cohésion sociale malgré la distance physique », a-t-il souligné.
Malgré ces éléments positifs, le secrétaire général a rappelé que les frustrations de la jeunesse et l’incapacité des gouvernements à y répondre alimentent la baisse de confiance dans les institutions.
« Et lorsqu’un tel cycle s’installe, il est trop facile pour les groupes extrémistes d’exploiter la colère et le désespoir, et le risque de radicalisation monte », a souligné le chef de l’ONU. « Nous pouvons déjà voir ces groupes profiter des confinements liés au COVID-19 intensifier leurs efforts sur les réseaux sociaux pour répandre la haine et recruter des jeunes qui passent plus de temps à la maison et en ligne ».
S’agissant des processus de paix, M. Guterres a noté que les possibilités de participation restent insuffisantes. Il a aussi relevé que seuls 2,2% des parlementaires dans le monde ont moins de 30 ans. « Nous devons investir dans la participation des jeunes, ainsi que dans leurs organisations et leurs initiatives (…) Le monde ne peut pas se permettre une génération perdue de jeunes, leur vie mise en échec par le Covid-19 et leurs voix étouffées par un manque de participation », a-t-il conclu.