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Le Cercle Vicieux Des Accords Avec Les Groupes Rebelles

Il est surprenant que nos négociateurs dans le processus d’Alger se soient laissés piégés par la médiation internationale, plutôt la France et l’Algérie, alors que nous avons une longue expertise des négociations avec les groupes rebelles touaregs du Mali.  Le Pacte national signé le 11 avril 1992, l’atteste éloquemment. Et il a été toujours considéré comme «une solution originale» aux rebellions au nord du Mali.

 

Le pacte national a été signé à Bamako le 11 avril 1992, par le Colonel Bréhima Siré Traoré, ministre de l’Administration territoriale (représentant le gouvernement de transition) et Zahabi Ould Sidi Mohamed (aujourd’hui président de la Commission DDR après avoir occupé des portefeuilles ministériels depuis 2013), porte-parole de la coordination des Mouvements et fronts unifiés de l’Azawad (MFUA).

Cette coalition regroupait le Mouvement populaire de l’Azawad (MPA), le Front islamique arabe de l’Azawad (FIAA), le Front populaire de l’Azawad (FPLA), l’armée révolutionnaire de libération de l’Azawad (ARLA), le Front uni de libération de l’Azawad (FULA) et le Front national de libération de l’Azawad (FNLA).

Ce pacte consacrait le statut particulier du nord du Mali et préconisait une solution définitive de sortie de crise. Il prévoyait notamment un cessez-le-feu immédiat, l’intégration dans un délai de soixante jours des combattants des MFUA, sur une base individuelle et volontaire et selon les critères de compétence, dans les corps en uniforme de l’État malien. Il prévoyait également, la mise en place pour une année d’unités spéciales, composées majoritairement de combattants intégrés ; la création d’unités spéciales de l’armée largement ouverte à toutes les composantes des populations locales pour des missions de défense.

Sa mise en œuvre avait été confiée au Commissariat au Nord, puis à l’Autorité du développement intégré du Nord-Mali, puis à l’Agence du développement du Nord-Mali (ADN), chargée de «consolider et de parachever la mise en œuvre du Pacte national, d’appuyer les collectivités territoriales, de promouvoir une synergie entre les programmes de développement des trois régions».

Le Pacte national offrait un meilleur cadre juridique et institutionnel pour une «intégration» de la minorité touarègue (si elle ne l’était pas) au sein de la République du Mali. Il ne faut donc pas se voiler la face, si le Pacte national n’a pas réussi à vaincre l’irrédentisme touareg, ce n’est pas l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale qui y réussira.

Et cela d’autant plus que les ficelles sont tirées par des lobbies occidentaux qui ont tout intérêt à déstabiliser le septentrion malien pour des intérêts géostratégiques et géoéconomiques.

Hamady Tamba

 LE MATIN

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