Les conflits intercommunautaires se multiplient dans le centre du pays. Le gouvernement malien ne cesse de poser des actes isolés qui ne sont pas de nature à rassurer les populations. Le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, lors de son passage dans la région de Mopti, avait promis de lutter farouchement contre les djihadistes et de livrer des tonnes de vivres aux populations de la zone. Après son passage, une grande action militaire s’en est suivie. Malgré cela, les djihadistes ont toujours le contrôle de la zone et soumettent les populations au fer et au feu.
La destruction des matériels du pont du seuil de Djenné atteste à suffisance que les autorités n’ont pas encore une solution réelle en main. Aujourd’hui, une gestion chaotique de la situation au centre du pays est patente. Comment des édifices importants comme celui du barrage de Djenné peuvent être détruits de la sorte ? Le manque d’approche et d’anticipation du gouvernement est passé par là. Pourtant, le président de la République du Mali lui-même a, dans une interview accordé au journal « Le monde »indiqué qu’il n’y a que des attaques sporadiques dans cette zone et de poses d’engins explosifs de fabrication artisanales. L’on est donc en droit de se demander si l’Etat central de Bamako est bien informé par ses représentants dans les régions ou s’il a encore pris la mesure de la situation. La région de Mopti est plus difficile aujourd’hui plus que la région de Kidal.
Vers le chaos ?
Les djihadistes préparent le chaos dans la région de Mopti. Cette région vaste et complexe doit bénéficier aujourd’hui d’une présence effective des services des forces de sécurité et de défense du Mali. Mais l’on constate juste des actions sporadiques de l’armée qui quitte les lieux après ses opérations en laissant les populations à la merci des djihadistes. Ces opérations de séductions n’ont qu’une courte durée. Les djihadistes qui reviennent chaque fois à la charge pillent les populations. Les forces de sécurité ne peuvent pas stabiliser aujourd’hui cette partie du territoire qui engendre des conflits interethniques dont les sources ne résident que dans l’incapacité des autorités à faire face à la situation. La population laissée pour compte ne sait plus à quel saint se vouer. Le Mali vit la plus grave période de son histoire. Le gouvernement doit sans complexe lancer un appel pressant à tous les dignes fils du pays afin de mettre en place une stratégie commune. Surtout que le Premier Soumeylou Boubèye Maïga avait prôné lui aussi en son temps la tenue des concertations nationales.
Fakara faïnké
Source: Le Républicain