Invité par le Comité catholique contre la faim et pour le développement, cet ancien migrant a créé l’association Direy Ben, qui signifie « On pose nos valises ». Il sera vendredi à Dax et dimanche à Biscarrosse
Mahamoudou Dicko est un habitant du Mali qui essaie de persuader ses compatriotes qu’il n’y a rien à gagner pour eux à tenter de rejoindre l’Europe par tous les moyens. À Gao (1 200 km de la capitale Bamako), au sein de l’association Direy Ben (qui signifie « On pose nos valises » en sonraï, la langue locale), il les accueille et tente de leur procurer une activité qui leur permette de vivre en restant en Afrique. Le maraîchage, l’artisanat féminin (nattes et éventails en feuilles de palmier du Doum, poufs en peaux d’animaux), la pêche artisanale dans le fleuve Niger offrent des possibilités.
Corruption locale
« Nous avons passé un accord avec les autorités locales, dit le Malien, pour tenter de rencontrer tous les migrants, qui sinon sont cachés par les passeurs, afin de leur expliquer leur situation. Ils sont libres de voyager et d’aller où ils veulent, mais en Europe il y a aussi du chômage et la crise économique. Toutes les routes sont fermées, il n’y a que la mort qui vous attend. Mais ils ne nous écoutent pas, parce que le chômage est très important chez nous aussi (45 à 55 % de la population est touchée) et parce que les traités internationaux ne sont pas respectés. La corruption locale empêche les autorités de veiller sur les frontières. »
La situation s’est encore compliquée depuis que la guerre et les attentats des jihadistes pèsent sur la sécurité dans ces régions, ce qui a aussi fait baisser le tourisme, autre source de revenu du Mali. Mais M. Dicko y croit quand même, parce qu’il dit aussi que cette migration contribue au développement économique de son pays. Avec sa foi en la solidarité et grâce au réseau et aux alliances tissées dans son pays par Direy Ben, il pense « pouvoir faire bouger les lignes rapidement. »
Invité par le CCFD (Comité catholique contre la faim et pour le développement)- Terre solidaire, Mahamoudou Dicko donnait mercredi une conférence à Mont-de-Marsan. Vendredi, il sera à 12 h 30 à la salle paroissiale de Dax, avant d’aller partager le soir à 19 heures la projection du film « Hope » (de Boris Lojkine) suivie d’un débat au cinéma Club. Enfin, dimanche à 12 h 30 à Biscarrosse, il assistera à une conférence-débat à la Salle du col vert.
Source: sudouest.fr