Éventuelle révolte à Baco-Djicoroni, en commune V du district de Bamako, les jeunes se sont gendarmés contre la vente d’un espace public qui leur sert de terrain de football.
Seydou Coulibaly, un jeune footballeur local se dit perdu face à cette situation : « J’ai appris à jouer sur ce terrain depuis tout petit. Et voir qu’il avait été vendu par des gens qui ne pensent qu’à l’argent me rend triste. »
C’est pour protester contre la spoliation de l’un de leurs terrains de foot que les jeunes de Baco-Djicoroni, quartier de Bamako, sont sortis massivement les 18, 19 et 20 avril derniers. A chaque manifestation, un embouteillage monstre de plus d’une heure environ a paralysé la route principale.
Selon certains joueurs, tout a commencé lorsque Bourama Sidibé, riche homme d’affaires, natif du quartier et également promoteur d’une boutique téléphonique TECNO, a obtenu le terrain pour y construire des magasins et un terrain de foot payant, comme on en voit beaucoup ces temps-ci à Bamako.
Au départ, c’était un projet de construction de magasins démontables (kiosques) le long du mur du terrain, qui avait été approuvé par le conseil communal. Mais, l’acquéreur a fini par vouloir y construire en dur.
Se battre pour récupérer le terrain
Les jeunes l’ont compris en voyant les graviers et les autres matériaux de construction en béton qui ont été acheminés. Ils ont donc organisé une manifestation, amenant ainsi le gouvernorat et le ministère de l’Urbanisme à intervenir pour mettre fin aux travaux. Encore plus important, aucune autorisation ne fut fournie par le domaine de l’urbanisme qui autorise ses constructions.
Issa Cissé est un expatrié, leader d’un groupement de jeunes. Il est l’un des éléments à l’initiative des manifestations. Il s’est donné pour mission d’aider les jeunes. « Si le seul terrain où les jeunes se divertissent n’existent plus, où iront-ils ? Que feront-ils ? », s’interroge celui qui accuse la mairie d’être l’artisan de la vente. Ce que nos démarches à la mairie n’ont pu confirmer ni infirmer, surtout que nous n’avons pu rencontrer la maire.
C’est dans l’optique de mettre fin à ce projet de vente qu’il a donc mobilisé les jeunes du quartier pour qu’ils se battent ensemble afin de récupérer le terrain. « Ce terrain est un patrimoine de la fédération nationale de football pour les activités sportives, et malgré tout, ils veulent le vendre », s’indigne-t-il.
Après l’annulation de la vente, les jeunes ont pu récupérer le terrain. En plus des équipes de foot, d’autres personnes voulant juste se maintenir en forme profitent pleinement de cet espace, sans compter le fait que pendant les vacances, les enfants ne quittent presque pas ce lieu, du matin au soir.
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